Crise du crack à Paris : un collectif de riverains assigne l'État et la Ville en justice

À la date anniversaire de l'établissement du camp de crack à Forceval, dans le 19e arrondissement de Paris, des riverains ont décidé de mener une action en justice.

Une opération de nettoyage du campement de consommateurs de crack de la Porte de la Villette a eu lieu lundi 24 janvier 2022 dans le 19ème arrondissement, sur ordre de la préfecture de police.
Samedi 24 septembre 2022, les adhérents de l’association demandent à la Ville et à l’État le versement d’une somme de 100 000 euros en réparation des préjudices. (©SL / actu Paris / archives)
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Le ras-le-bol des riverains du quartier de la Villette ira devant le prétoire. Samedi 24 septembre 2022, l’association Villette Village a déposé un recours collectif au tribunal administratif de Paris, indique Le Parisien. L’association dénonce la gestion du dossier du crack par l’État et la Ville de Paris dans cette zone qui jouxte la Seine-Saint-Denis.

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100 000 euros en réparation des préjudices

Samedi, le collectif  – part l’intermédiaire de son avocat Me Gil Moser – a transmis une requête indemnitaire à la juridiction administrative de Paris. Les adhérents demandent à la Ville et à l’État le versement d’une somme de 100 000 euros en réparation des préjudices subis par l’installation du camp de crack dans leur quartier. Une copie de l’acte juridique devrait également être envoyée à la préfecture de police de Paris.

En cause, une faute en deux temps. D’abord, les riverains, par la voix de leur avocat, reprochent « la codécision » de la préfecture et de la mairie d’avoir installé une population de toxicomanes dans un jardin municipal [Jardin d’Éole, NDLR]. Et dénoncent une « logique d’acceptation » face à un État « à la manœuvre ».

L’association pointe aussi la « carence fautive » des pouvoirs publics, qui n’ont pas « pris de mesures pour résoudre un problème qu’ils ont eux-mêmes créé », selon les propos de Me Gil Moser rapportés par Le Parisien

Des conditions de vies dégradées

Pour rappel, le 24 septembre 2021, les consommateurs de crack étaient déplacés du jardin d’Éole sur ordre du préfet Didier Lallement et de Gérald Darmanin dans le square Forceval, à proximité immédiate de la porte de la Villette à Paris. Une situation censée être temporaire qui s’enlise depuis un an. 

Depuis, les conditions de vies des habitants n’ont cessé de se dégrader. Au mois de mars 2022, le collectif Villette Village se constituait avec le soutien d’une centaine d’habitants et de commerçants du quartier, dénonçant le « manque de considération des pouvoirs publics quand il s’agit du Nord-Est parisien », et « l’inhumanité de traitement et de l’absence de politique de santé publique à destination des consommateurs de crack ». Avec leur procédure en justice, ces riverains espèrent faire « jurisprudence » pour que cette situation ne se reproduise plus. 

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