Elle a aussi rapidement expliqué qu’elle et ses camarades activistes en voulaient au New York Times car «ces dernières années, leur récit a été biaisé et leur approche sélective dans la manière de rapporter l’actualité iranienne» aux Etats-Unis.
Une journaliste accusée de partialité
Le prestigieux quotidien américain à la renommée internationale n’a «pas une position neutre» face aux troubles qui secouent la République islamique, a accusé Forouzan Farahani, dont les chutes de cheveux ont été disposées sur des copies d’articles et des affichettes posées sur la chaussée et piétinées par des manifestants.
Les pancartes brandies par les protestataires s’en prenaient directement au NYT, en demandant «pourquoi (il était) si silencieux» face aux manifestations en Iran depuis le 16 septembre.
Les activistes ont surtout visé une journaliste du NYT basée à New York, Farnaz Fassihi, particulièrement chevronnée sur le Moyen-Orient depuis deux décennies et qui couvre actuellement la crise en Iran. Ils l’accusent de partialité.
Une «couverture indépendante et très bien sourcée»
«Nous soutenons notre couverture des troubles en Iran, conduite par Farnaz Fassihi, une journaliste expérimentée qui couvre le Moyen-Orient depuis 25 ans», a défendu auprès de l’AFP une porte-parole du New York Times. «Comme on en a eu la démonstration aujourd’hui, Farnaz est régulièrement et injustement harcelée et menacée pour sa couverture indépendante et très bien sourcée, qui tient pour responsable le régime autoritaire iranien», a-t-elle poursuivi.
La porte-parole a assuré que le NYT «continuerait de le faire au moment où (ses) journalistes couvrent des manifestations nationales antigouvernementales».
Le pouvoir dans la République islamique reste ferme face aux manifestants protestant contre la mort de Mahsa Amini détenue par la police des mœurs, malgré les appels de la communauté internationale à cesser la répression qui a fait des dizaines de morts. Cette Iranienne de 22 ans est décédée le 16 septembre à l’hôpital, trois jours après son arrestation à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d’Iran, qui doivent se couvrir les cheveux en public.
Sa mort a provoqué un vaste mouvement de colère, et la contestation s’est propagée depuis dans plusieurs villes iraniennes, certains manifestants lançant des slogans hostiles au pouvoir, selon des médias locaux. Plus de 1200 manifestants, dont des femmes, ont été arrêtés, selon les autorités.
Antonio Guterres demande à Téhéran d’exercer «la plus grande retenue»
Le secrétaire général de l’ONU a appelé mercredi l’Iran à exercer «la plus grande retenue» face aux manifestations qui secouent le pays. «Le secrétaire général appelle les forces de l’ordre à s’abstenir d’user toute force non-nécessaire ou disproportionnée, et exhorte tout le monde à exercer la plus grande retenue pour éviter une escalade», a déclaré dans un communiqué Stéphane Dujarric, porte-parole d’Antonio Guterres.
«Nous sommes de plus en plus préoccupés par les informations rapportant un nombre croissant de décès, y compris de femmes et enfants, en lien avec les manifestations», a-t-il affirmé. Il a exprimé également le besoin, selon l’ONU, d’une «enquête rapide, impartiale, et efficace» sur la mort de Mahsa Amini.