La candidate du parti Fratelli d’Italia, considérée comme favorite pour diriger le prochain Conseil des ministres italien, a diffusé la vidéo d’un viol dans un but électoraliste.
Depuis la démission du Premier ministre Mario Draghi en juillet dernier et la dissolution du Parlement italien, le parti post-fasciste Fratelli d’Italia (Frères d’Italie) creuse son sillon en affirmant qu’il était le seul parti d’opposition durant le gouvernement d’union nationale qui vient de s’effondrer.
Giorgia Meloni, chef de file de ce parti d’extrême droite pourrait bien succéder à Mario Draghi à la présidence du Conseil des ministres. Son parti a de grandes chances de sortir vainqueur du scrutin du 25 septembre prochain. Malgré cette perspective, l’équipe de campagne de la candidate continue la surenchère et fait feu de tout bois. Pour agrémenter son discours sur l’insécurité liée à l’immigration, elle a cru bon de diffuser une vidéo d’un viol, laissant apparaître le visage de la victime…
Dimanche 21 août, un homme a violé une femme ukrainienne de 55 ans en plein centre-ville de Piacenza au nord de l’Italie . La scène terrible a été filmée par un habitant du quartier qui l’a diffusée sur les réseaux sociaux. Le violeur a été arrêté. Cette vidéo a été reprise par plusieurs quotidiens et par la candidate d’extrême droite qui fait campagne en ne manquant pas de souligner que le viol a « perpétré de jour à Piacenza par un demandeur d’asile » ajoutant : « Je ferai tout ce que je peux pour rétablir la sécurité dans nos villes.». (La vidéo a été depuis retirée de ses comptes)
« Indécent », « Immoral », les opposant.es à la candidate du parti post-fasciste ont vivement réagi. Et surtout, la victime, qui vit en Italie depuis plusieurs années, a exprimé sa terreur car elle avait été reconnue par des proches. Giorgia Melonina a affirmé qu’elle avait masqué le visage de la victime mais, manifestement pas assez. La présidente de la commission d’enquête sur les féminicides au Sénat, Valeria Valente, a exigé des excuses, affirmant que cette femme était « victime une deuxième fois »
La dirigeante d’extrême droite ne s’est jamais particulièrement distinguée dans la lutte contre les violences machistes. En revanche, comme ses homologues en France, elle saisit tout ce qu’elle peut pour alimenter son discours contre l’immigration.
Et essaie de gommer l’image d’extrême-droite de son parti Fratelli d’Italia. Dans une vidéo enregistrée en français et diffusée sur TV5Monde « Elle tente de lisser son profil néofasciste pour rassurer les électeurs et les alliés de l’Italie »
Giorgia Meloni a toujours milité dans des partis post-fascistes. Fratelli d’Italia, comme les partis d’extrême droite européens, prône des politiques natalistes, exprime racisme et homophobie. Mais la cheffe de file a assoupli son discours anti-avortement. La guerre en Ukraine et son engagement affiché contre Vladimir Poutine l’aurait fait changer d’avis. Giorgia Meloni s’est engagée à conserver le droit à l’avortement « malgré sa foi catholique ».