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Un chargé de cours de McGill fait l’apologie de la mort des femmes en Iran sur Twitter

Soroosh Shahriari, professeur en histoire médiévale juive et philosophie islamique à l’Université McGill, à Montréal.
Soroosh Shahriari, professeur en histoire médiévale juive et philosophie islamique à l’Université McGill, à Montréal. Capture d'écran Twitter.


Alors que les manifestations en Iran s’intensifient, un enseignant de l’Université McGill serait dans l’embarras après avoir publié des messages controversés sur Twitter en faveur du régime iranien et de la mort des opposants au régime.

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C’est du moins ce que cette capture d’écran de Twitter laisse penser à l'égard du chargé de cours à l'Université McGill à Montréal, Soroosh Shahriari.

Ce dernier serait aussi chercheur affilié au département d'études juives. Ces champs d'intérêts toucheraient à l'histoire médiévale juive et la philosophie islamique.

  • Écoutez l'entrevue avec Christian Chesnot, Journaliste au service international de Radio France et spécialiste du Moyen-Orien à l’émission de Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 10 h 20 via QUB radio :

Dans ce tweet publié dans son compte qui a été supprimé depuis, mais conservé et partagé par de nombreux activistes iraniens sur Twitter, et vérifié par Le Journal, M. Shahriari explique qu’il sera bon et réjouissant de vivre l’exécution de centaines de «moudjahidines» (comprendre ici les manifestantes et manifestants contre le régime) arrêtés dans les récentes émeutes.

Depuis le partage de ce gazouillis et la suppression de son compte, de nombreux activistes appellent ainsi à faire la lumière sur les propos de ce professeur, allant même jusqu’à affilier celui-ci pleinement au régime iranien, le traitant d’espion du régime.

Dans un communiqué reçu suite à la parution de l'article, l'Université McGill exprime avoir «pris connaissance de déclarations sur les médias sociaux concernant les récents actes de violence à l'égard des femmes et les manifestations civiles qui se déroulent en Iran et qui bouleversent profondément les membres de la communauté mcgilloise».

«Nous examinons la situation de très près et nous avons contacté directement les étudiants iraniens de McGill pour leur offrir notre soutien en cette période difficile. Nous encourageons tous les étudiants, qu'ils soient iraniens ou non, qui ont besoin de soutien à se tourner vers les ressources disponibles à McGill», conclut l'institution d'enseignement montréalaise.

Pétition contre le professeur et disparition de ses pages professionnelles

En plus de Twitter, il semblerait que ses différentes pages professionnelles (LinkedIn, page de l'Université McGill et autres pages publiques) ont également disparu des sites web, comme ici à l'Université Carleton d'Ottawa, où ce dernier avait pû faire ses classes.

Un simple chargement du cache de la page permet de retrouver les anciennes informations de la page du l'étudiant chercheur de Carleton, aujourd'hui enseignant à McGill.

Les propos du chargé de cours ont pris beaucoup d'ampleur dans la diaspora iranienne au pays, à tel point qu’une pétition sur le site Change.org a même été lancée contre M. Shahriari.

  •  Écoutez le segment Tout savoir en 24 minutes avec Alexandre Moranville-Ouellet sur QUB radio :  

«Suis-je aussi en danger ici qu’au pays?» – Nimâ Machouf

Pour Nimâ Machouf, chercheuse, épidémiologiste et personnalité politique canadienne membre de la diaspora iranienne, c’est un événement «déplorable». 

Soroosh Shahriari, professeur en histoire médiévale juive et philosophie islamique à l’Université McGill, à Montréal.
Photo d'archives Agence QMI, Toma Iczkovits

«Le fait qu’il ait des opinions pro-régime lui appartient. Mais le fait qu'il se réjouisse d'une possible mort de manifestants en Iran est extrêmement grave. Cela peut être aussi vu comme un appel à la violence contre les manifestants ici», explique-t-elle.

«Comment se fait-il que ce genre de propos puisse être sorti alors qu’il a la chance de pouvoir vivre et enseigner au Canada et à Montréal? Cela réduit le sentiment de sécurité et cela fait peur aux membres de la diaspora. Suis-je aussi en danger ici qu’au pays?» ajoute-t-elle.

Pour Mme Machouf, la présence de ce genre de personnage au pays fait partie d’une stratégie du régime des Mollahs bien connue, qui est de multiplier la présence d’agents extérieurs et d’agents d’intimidation contre la diaspora. 

«Le Canada est considéré par le régime iranien comme une base d’établissement à l’étranger. Est-ce que le gouvernement fédéral fait vraiment bien attention à qui vient s’installer ici?» conclut-elle.

Soroosh Shahriari, professeur en histoire médiévale juive et philosophie islamique à l’Université McGill, à Montréal.
AFP

Selon un bilan officiel non détaillé en date d’hier, 41 personnes – incluant manifestants et forces de l’ordre – ont été tuées en dix jours de protestations. Mais le bilan pourrait être plus lourd, l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, faisant état d’au moins 57 manifestants tués.

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