Cyberharcèlement : le fondateur de BarakaCity condamné à un an de prison avec sursis en appel

Idriss Sihamedi, le fondateur de l’ONG BarakaCity, dissoute fin 2020 par le gouvernement, a été condamné ce mercredi pour avoir harcelé en ligne la chroniqueuse de RMC Zohra Bitan.

Le fondateur de BarakaCity, ici photographié lors d'un précédent procès pour harcèlement en ligne, avait reconnu devant les enquêteurs avoir publié 133 tweets mettant en cause la chroniqueuse. Il l’accusait de « déverser sa haine sur les femmes musulmanes ». LP/Philippe de Poulpiquet
Le fondateur de BarakaCity, ici photographié lors d'un précédent procès pour harcèlement en ligne, avait reconnu devant les enquêteurs avoir publié 133 tweets mettant en cause la chroniqueuse. Il l’accusait de « déverser sa haine sur les femmes musulmanes ». LP/Philippe de Poulpiquet

    La cour d’appel a alourdi la peine prononcée en première instance par le tribunal judiciaire d’Evry en mars 2021 - dix mois de prison avec sursis - à l’encontre d’Idriss Sihamedi, de son vrai nom Driss Yemmou. Ce dernier, fondateur de l’ONG BarakaCity, dissoute fin 2020 par le gouvernement, a été condamné ce mercredi par la cour d’appel de Paris à un an de prison avec sursis pour avoir harcelé en ligne Zohra Bitan, une chroniqueuse de la radio RMC.

    La cour d’appel a alourdi la peine prononcée en première instance par le tribunal judiciaire d’Evry en mars 2021 - dix mois de prison avec sursis - à l’encontre d’Idriss Sihamedi,. Il devra également s’acquitter amende de 5 000 euros, dont 2 500 euros avec sursis.

    « Les sanctions ont été alourdies par la cour d’appel, c’est notamment à cause de la désinvolture procédurale de M. Yemmou, qui a fait appel mais ne s’est jamais présenté aux audiences », a réagi auprès de l’AFP Jean-Philippe Dom, avocat de Zohra Bitan.

    Une condamnation pour des faits similaires

    Le fondateur de BarakaCity avait reconnu devant les enquêteurs avoir publié 133 tweets mettant en cause la chroniqueuse. Il l’accusait de « déverser sa haine sur les femmes musulmanes ».

    Le 11 septembre 2020, BFM avait publié la vidéo d’une étudiante en hijab dispensant des conseils de cuisine. La chroniqueuse de RMC avait réagi en déclarant publiquement que ce choix de porter le voile correspondait « à une idéologie d’où découlent d’innombrables inégalités femmes-hommes ».

    Sur Twitter, Idriss Sihamedi avait alors interpellé la chroniqueuse et ses deux fils à propos de supposées infractions pénales, en poussant les utilisateurs du réseau social à leur demander des explications, via le hashtag #BalanceZohraBitan. Le prévenu avait également publié une photographie de la boîte aux lettres de la famille ainsi qu’un courrier en recommandé volé.

    Lors du procès en première instance, le procureur avait fustigé une logique « d’intimidation », en évoquant des « propos diffamatoires » et le « caractère répété et dégradant » des faits.

    Idriss Sihamedi avait déjà comparu pour des faits similaires. En février dernier, il a été condamné en appel à 5 000 euros d’amende dont 2 000 euros avec sursis pour injures racistes envers l’ex-journaliste de Charlie Hebdo et militante anti-islamiste Zineb El Rhazoui.

    L’association humanitaire BarakaCity a été dissoute fin octobre 2020 et ses fonds gelés, accusée par le gouvernement « d’inciter à la haine » et de « justifier des actes terroristes » après l’assassinat du professeur Samuel Paty par un jeune islamiste.