Affaire Julien Bayou : Sandrine Rousseau "ne regrette rien. Si je dois quitter la politique pour ça, ce serait un honneur", affirme la députée EELV

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    Sandrine Rousseau. AFP - STEPHANE DE SAKUTIN
Publié le , mis à jour

l'essentiel La députée EELV de Paris, Sandrine Rousseau, à l'origine des accusations contre Julien Bayou, "ne regrette absolument rien", a-t-elle déclaré sur France 3, alors que cette affaire crée des remous dans son parti et la classe politique.

Sandrine Rousseau qui a accusé Julien Bayou, ex-secrétaire national d'EELV, de violences psychologiques contre son ancienne compagne a parlé pour la première fois depuis ses révélations, ce dimanche 3 octobre.

Celle qui est la porte-drapeau du combat féministe a assuré sur France 3, qu'elle irait saluer Julien Bayou lors de leurs retrouvailles de l'Assemblée nationale. "Il n'y a aucun problème à le faire et à ce qu'il soit assis sur les bancs de l'Assemblée tant qu'il n'y a pas de conclusion de la cellule interne d'EELV (...) Je ne l'ai pas appelé à démissionner". Sandrine Rousseau a par ailleurs dit qu'elle continuerait à siéger dans le groupe écologiste au Parlement.

 

"La décision qu'il ne prenne pas la parole était la bonne"

La députée a cependant souhaité que Julien Bayou se tienne toujours en retrait d'EELV dans les médias. "La décision qu'il ne prenne pas la parole était la bonne. La question de fond est comment protège-t-on la parole des femmes pour qu'elles puissent parler en toute sérénité. Quand on parle au micro à l'Assemblée ça peut impressionner celles qui voudraient parler (...) Ça crée un déséquilibre avec les femmes à qui on ne tend pas un micro", explique Sandrine Rousseau.

L'élue EELV affirme que la cellule interne du parti chargée des violences faites aux femmes va rendre ses conclusions très bientôt. "Dans un ou deux mois", assure-t-elle.

"Je ne regrette absolument rien"

Concernant les attaques qui la visent depuis sa prise de parole dans l'émission "C à vous" sur France 5, le 19 septembre, Sandrine Rousseau est catégorique : "Je ne regrette absolument rien. Nous étions accusés à gauche de ne pas être transparents, il fallait de la transparence. Je protège le combat des femmes (...) ma situation devient extrêmement difficile. Je ne lâcherai pas quand bien même ça jouerait contre moi (...) On m'identifie comme celle qui pose problème. Si je dois quitter la politique pour ça ce serait un honneur. Mais je rassure les femmes, je resterai. Le combat pour les femmes est ma priorité", confie la députée de Paris à nos confrères.

"Pas au courant" des pressions mises sur Bayou

Questionnée sur les pressions subies par Julien Bayou de la part d'un collectif féministe informel au sein d'EELV, comme l'a révélé Libération, Sandrine Rousseau l'assure : "Je n'étais pas au courant, j'ai lu l'article et ce n'était pas une mise sous surveillance. Cet article est problématique sur le fond (...), il y a des femmes qui se sont parlé entre elles et qui ont estimé qu'il était nécessaire de protéger d'autres femmes. Les femmes se parlent depuis la nuit des temps sur les hommes qui peuvent les mettre en danger".

À ce propos, la députée EELV a rappelé qu'Emmanuel Macron, lors du choix de Gérald Darmanin comme ministre de l'Intérieur en 2020 alors qu'il était visé par une enquête pour viol, avait expliqué qu'il y avait eu "une relation de confiance d'homme à homme". Au sujet des attaques venant du ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, Sandrine Rousseau réplique en affirmant que ce dernier "n'a cessé de décrédibiliser les combats féministes". "Où en est son bilan sur le sujet ?" se demande-t-elle.

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