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L'armée nord-coréenne tire un missile balistique au-dessus du Japon

Pour la première fois depuis 2017, Pyongyang a lancé, ce mardi matin, un projectile au-dessus de l'archipel. La dictature accélère les tests d'armes et pourrait bientôt oser un essai nucléaire.

Le lancement d'un nouveau missile par la Corée du Nord a té qualifié d'« acte barbare » par le Japon.
Le lancement d'un nouveau missile par la Corée du Nord a té qualifié d'« acte barbare » par le Japon. (ung Yeon-je/AFP)

Par Yann Rousseau

Publié le 4 oct. 2022 à 06:17Mis à jour le 4 oct. 2022 à 08:39

Peu avant 7 h 30, ce mardi matin, les sirènes d'alerte de plusieurs villes du nord de Japon se sont enclenchées pour appeler des millions d'habitants à évacuer d'urgence leur domicile et à rejoindre des abris publics pour se protéger de l'éventuelle frappe d'un projectile nord-coréen ou de ses débris.

Quelques instants plus tôt, les services de renseignement du ministère japonais de la Défense avaient repéré le lancement d'un missile balistique depuis la province nord-coréenne de Chagang, située près de la frontière chinoise. L'engin, qui aurait décollé selon les dernières estimations à 7h22, aurait volé pendant 22 minutes et parcouru 4.600 kilomètres, en passant au-dessus de la mer du Japon, avant de survoler la préfecture nippone d'Aomori pour finalement s'abîmer, à l'est du pays, dans l'océan Pacifique. Son altitude maximale aurait été de 1.000 km, soit « au-dessus » de la station spatiale internationale qui évolue à 410 kilomètres d'altitude.

Des trains arrêtés

Si la Corée du Nord a tiré, depuis le début de l'année, 23 missiles qui retombent généralement en mer du Japon après avoir effectué un parcours en forme de « cloche », c'est la première fois depuis 2017 qu'elle ose faire voler l'un de ses projectiles au-dessus du Japon, dans une manoeuvre qui déclenche automatiquement le système d'avertissement « J-Alert » dans l'archipel.

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Déployé, depuis 2007, dans toutes les communes du pays pour mettre en garde contre les catastrophes naturelles, il est aussi mobilisé en cas de menace militaire pour appeler les habitants à se mettre à l'abri. Ce mardi matin, il a aussi poussé plusieurs compagnies de chemins de fer, opérant dans les préfectures d'Aomori et d'Hokkaido, à suspendre leurs opérations pendant quelques minutes.

« Provocation » et « acte barbare »

Peu après la fin de l'alerte, le gouvernement japonais a fermement condamné la « provocation » nord-coréenne. « La série d'agissements de la Corée du Nord, dont les tirs répétés de missiles balistiques, menace la paix et la sécurité du Japon, la région et la communauté internationale, et pose un défi important à l'ensemble de la communauté internationale », a martelé, lors d'une brève conférence de presse, Hirokazu Matsuno, le porte-parole du gouvernement japonais.

Fumio Kishida, le Premier ministre, a lui dénoncé un « acte barbare ». Depuis Séoul, le président sud-coréen a, lui, rappelé que ce nouveau tir d'un missile balistique de portée intermédiaire était une violation des règles universelles de l'ONU et méritait d'être sanctionné par une réponse ferme de la communauté internationale.

Rapidement après le tir, le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jack Sullivan, s'est justement entretenu séparément avec ses homologues sud-coréen et japonais pour élaborer une réponse « internationale appropriée et robuste ». Il a réaffirmé « l'engagement à toute épreuve » des Etats-Unis à la défense du Japon et de la Corée du sud, selon sa porte-parole, Adrienne Watson.

De son côté, l'Union européenne a dénoncé une « agression injustifiée » par la voix du président du Conseil européen Charles Michel. Ce tir, qui a conduit Tokyo à activer son système d'alerte, est « une tentative délibérée » de mise en danger « de la sécurité dans la région », a-t-il tweeté. « L'Union européenne est solidaire avec le Japon et la Corée du Sud », a-t-il ajouté.

Escalade

Ces dernières semaines, les gouvernements américain, japonais et sud-coréen ont multiplié les manoeuvres militaires dans la région afin de mettre en scène leur capacité à éventuellement contrer une menace régionale. Les Etats-Unis et la Corée du Sud terminent ainsi, en ce moment, des exercices militaires conjoints impliquant le porte-avions à propulsion nucléaire USS Ronald Reagan.

Ces opérations semblent toutefois n'avoir aucun effet sur Pyongyang, qui multiplie ses tirs de missiles dans le cadre de l'effort de diversification de son arsenal d'armes, imposé par le dictateur Kim Jong-un. Selon les services de renseignement sud-coréens, Pyongyang pourrait prochainement oser, un nouvel essai nucléaire . Le pays n'a pas testé d'arme atomique depuis septembre 2017 et l'enclenchement d'une séquence de pourparlers avec Washington et Séoul, qui se sont depuis embourbés.

Yann Rousseau

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