Londres a fait de la question de l'immigration une priorité depuis le Brexit et dit vouloir réduire le nombre de migrants que le pays prend en charge. Suella Braverman a affirmé qu'il y avait "trop de demandeurs d'asile qui abusent du système" et qui ne servent pas "les besoins de l'économie".
Plus de 33.500 personnes ont effectué depuis le début de l'année la dangereuse traversée de la Manche, une des voies maritimes les plus fréquentées au monde. Ce chiffre ne cesse d'augmenter depuis 2018 malgré les promesses des gouvernements conservateurs successifs.
"Barbare, mensonger, inutile"
Les annonces de Mme Braverman ont été dénoncées à l'unisson par les organisations de défense des droits des migrants, qui estiment qu'elles relèvent de la distraction, au moment où les Britanniques, majoritairement favorables à l'accueil des migrants selon les sondages, s'inquiètent d'abord de la crise du coût de la vie.
La fondatrice de Care4Calais, Clare Mosley, a critiqué un projet "barbare, mensonger et inutile" et a dénoncé la "fausse" rhétorique du gouvernement sur le sujet.
Le Refugee Council a quant à lui souligné que ces annonces allaient à l'encontre de la convention des Nations unies sur les réfugiés, qui dispose qu'un migrant ne peut pas être pénalisé dans sa demande d'asile en raison de la façon dont il est entré dans le pays où il fait sa demande.
Dans le cadre de sa lutte contre l'immigration, le gouvernement avait annoncé au printemps qu'il déporterait au Rwanda certains demandeurs d'asile. Cette politique a pour l'instant été bloquée par la Cour européenne des droits de l'Homme, ce qu'a regretté Suella Braverman, appelant le Royaume-Uni a "reprendre le contrôle" face à "un tribunal étranger qui met en danger notre souveraineté".