Une majorité de Français juge l'opposition de la France insoumise "trop radicale"

Une stratégie qui ne fonctionne pas auprès de l'opinion? 53% des Français jugent que l’opposition de La France insoumise (LFI) est "trop radicale", selon une enquête réalisée par Ipsos et Sopra Steria pour Le Monde, la Fondation Jean-Jaurès et le Cevipof. En revanche, seuls 34% des interrogés font ce reproche au Rassemblement national (RN).

De plus, 42% des sondés désapprouvent "tout à fait" la manière dont les députés insoumis se comportent à l'Assemblée nationale, contre 29% pour les représentants du parti à la flamme.

Deux stratégies différentes

Les auteurs de cette enquête rappellent que les deux partis politiques ont fait des choix différents. Côté France insoumise, celui d'une "opposition bruyante et particulièrement radicale (...) dans l'espoir notamment de reconquérir les milieux populaires". Au RN, il s'agit de "soutenir certains projets de loi du gouvernement pour s'attirer les faveurs de l'opinion et davantage de crédibilité".

Résultat: 35% des Français approuvent la stratégie de la formation d'extrême droite au Palais-Bourbon. Ce qui l'a place devant tous les autres partis politiques. À l'inverse, avec seulement 24% d'aprobation, LFI se situe derrière Les Républicains (LR), le Parti Socialiste (PS), Europe Ecologie-Les Verts (EELV) et le Parti communiste français (PCF).

"Mettre en scène le conflit"

Conséquence directe de ces divergences stratégiques: 39% des sondés estiment que le parti de Marine Le Pen est capable de gouverner contre 26% pour la formation de Jean-Luc Mélenchon. Autré élément préoccupant pour les insoumis: 59% des Français estiment que LFI est un parti dangereux. Soit un petit plus que le RN (54%).

Invité ce mercredi de BFMTV-RMC, François Ruffin a défendu la méthode des insoumis. Elu sous la bannière "Picardie Debout" dans la Somme, il siège néanmoins avec les députés de LFI dans l'hémicycle. Selon lui, "l'Assemblée nationale doit être un lieu où apparaît la conflictualité".

"Le rôle de la démocratie est d’institutionnaliser, de verbaliser, de mettre en scène le conflit (...) pour qu’il y ait des lieux d’incarnation des conflits qui traversent la société", a développé l'Amiénois.