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Sondage : 8 personnes sur 10 pensent qu'il y a du racisme anti-blanc en France dans certaines communautés

La notion de racisme anti-blanc s'est fait une place dans le discours public ces dernières années. [FRED DUFOUR / AFP]

D’après un sondage exclusif de l’institut CSA pour CNEWS, publié ce mercredi 5 octobre, 80% des Français interrogés pensent qu'un racisme anti-blanc existe en France, dans certaines communautés.

A en croire le dernier sondage de l'institut CSA pour CNEWS, 8 Français sur 10 sont convaincus que le racisme anti-blanc est une réalité en France. Un sentiment sans doute favorisé par certains faits divers, à l'image de la démission de Boris Venon le 28 septembre dernier. Cet ancien adjoint au maire des Mureaux (Yvelines), avait affirmé avoir été victime d'agressions qu'il qualifie de «racistes».

Pour justifier son départ, l'adjoint a expliqué, lors du conseil municipal du 28 septembre, avoir subi «11 agressions» au cours de son mandat, dont des «menaces de mort» ainsi que des «insultes homophobes et racistes». Boris Venon a notamment assuré qu'un habitant lui aurait dit : «Le blanc, quitte ma ville. On est chez nous ici».

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Le sondage réalisé pour CNEWS par l'institut CSA montre que la notion de racisme anti-blanc s'est fait une place dans le discours public ces dernières années. A la question «Y a-t-il en France, dans certaines communautés, du racisme anti-blanc ?», seuls 19% des interrogés répondent «non» et 1% ne se prononcent pas.

Le genre des interrogés ne semble pas déterminant ici, puisque la proportion de réponses positives est similaire chez les hommes (82%) et les femmes (79%). Le «oui» l'emporte également dans presque toutes les classes d'âge, obtenant sa part la plus importante (90%) chez les 50-64 ans. Le seul groupe à considérer que le racisme anti-blanc n'existe pas en France est celui des 18-24 ans, qui répondent «non» à 51%.

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Si l'on s'intéresse à la proximité politique des interrogés, on remarque que là encore le «oui» l'emporte dans toutes les catégories, et plus largement à droite. Le «non» a même totalement disparu du côté des électeurs de Reconquête, qui croient à 100% à l'existence d'un racisme anti-blanc. Le Rassemblement national et Les Républicains les suivent de près, avec respectivement 92% et 89% de «oui».

Les interrogés proches de Renaissance, le parti présidentiel, répondent par l'affirmative à 83%. La part de Français estimant que la racisme anti-blanc n'existe pas est un peu plus importante à gauche, bien que toujours minoritaire. Elle est la plus élevée du côté de La France insoumise, à 39%. De ce côté de l'échiquier politique, ce sont les électeurs d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) qui croient le plus à l'existence d'un racisme anti-blanc (76%).

Toutefois, comme le rappelle Eric Fassin, sociologue, la notion de racisme anti-blanc «n'existe pas pour les sciences sociales», car le terme même de «racisme» fait référence à une discrimination systémique, synonyme de déclassement social. Cela regroupe des réalités telles que la discrimination à l'embauche, au logement ou encore le contrôle au facies, dont les personnes à la peau blanche ne font pas l'expérience.

Les insultes subies par Boris Venon constituent des agressions, réelles et condamnables. Selon cette définition elles ne relèvent toutefois pas du racisme car ce dernier «n'est pas un fait individuel». «C'est un fait social, pris dans une histoire de la domination. Il n'y a donc pas de symétrie dans le racisme, pas plus que dans le sexisme ou l'homophobie : la misandrie ou l'hétérophobie n'organisent pas la société, ses hiérarchies et ses discriminations», explique Eric Fassin.

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