Lycéen handicapé roué de coups dans l’Oise : quatre mineurs ont reconnu les faits, un cinquième libéré

Ce jeudi, quatre d’entre eux ont reconnu avoir pris part à l’agression du jeune homme de 16 ans, en situation de handicap, lundi, à proximité du lycée professionnel Donation-Robert-et-Nelly-de-Rothschild à Saint-Maximin. Un cinquième lycéen a été libéré à l’issue de sa garde à vue.

Saint-Maximin, le lundi 3 octobre. Une enquête a été ouverte après l'agression d'un jeune à proximité du lycée professionnel  Donation Robert et Nelly de Rothschild. Capture d'écran
Saint-Maximin, le lundi 3 octobre. Une enquête a été ouverte après l'agression d'un jeune à proximité du lycée professionnel Donation Robert et Nelly de Rothschild. Capture d'écran

    Les gendarmes avaient prévenu : avec les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, les auteurs de l’agression allaient être « facilement identifiés ». Ce jeudi, tôt dans la matinée, cinq mineurs ont été interpellés dans l’Oise, à leur domicile, avant d’être placés en garde à vue, indique au « Parisien » le procureur de la République de Senlis.

    Ils sont soupçonnés d’avoir pris part à l’agression du jeune homme de 16 ans, en situation de handicap, lundi, à proximité du lycée professionnel Donation-Robert-et-Nelly-de-Rothschild, à Saint-Maximin. Une enquête de flagrance pour violences aggravées avait été ouverte par la brigade de Chantilly alors que la vidéo de l’agression du lycéen était massivement relayée sur Internet. Ce jeudi, le procureur de la République précise dans un communiqué que ces cinq mineurs, âgés de 15 ans, sont scolarisés dans le même établissement que la victime.



    « À l’issue de leurs premières auditions, quatre d’entre eux ont reconnu les faits de violences reprochés, fait savoir le parquet de Senlis. Ils ont expliqué qu’ils auraient agi en réaction à des insultes à caractère raciste proférées par la victime. À ce stade de l’enquête, ce point n’est pas confirmé et il est contesté par la victime, qui admet avoir insulté les autres jeunes, mais sans connotation raciste. » Le procureur de la République précise par ailleurs qu’un cinquième gardé à vue a été « mis hors de cause par les investigations réalisées » et a été libéré.

    Quant aux gardes à vue des quatre auteurs présumés, elles seront prolongées de 24 heures « afin de permettre la poursuite des investigations et la prise de décision quant aux réponses pénales à apporter à ces faits de violences ».

    Dans sa plainte, Rudy, accompagné de sa mère, avait indiqué aux enquêteurs « avoir subi des violences de la part de plusieurs autres jeunes, à deux reprises, le 3 octobre », a précisé le parquet dans un communiqué. Selon le témoignage de sa mère, ce n’est pas la première fois que Rudy, qui souffre d’un Trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ainsi que d’un pied plat valgus, subit de telles agressions de la part d’autres élèves.

    « Psychologiquement, c’est très compliqué »

    Rudy, qui expliquait mercredi au « Parisien » avoir « peur » de revenir au lycée, doit désormais bénéficier de « l’accompagnement juridique et psychologique » de l’association France Victimes 60, qui a été saisie par le parquet de Senlis. Le procureur de la République souligne dans son communiqué que « le mineur victime a été examiné ce jour par un médecin légiste de l’unité médico-judiciaire de CREIL, qui lui a délivré deux jours d’incapacité totale de travail ».

    Contactée ce jeudi midi, la mère de Rudy se félicite de ces premières interpellations et souhaite « l’exclusion définitive de tous ceux qui ont frappé ». « Il faut que l’Éducation nationale joue son rôle et dise Stop, insiste la mère de famille. Pour mon fils, psychologiquement, c’est très compliqué et ça va l’être pour longtemps. »

    « Un suivi constant de la part des équipes de l’établissement »

    L’exclusion des agresseurs présumés ? L’académie d’Amiens n’écarte pas cette hypothèse. « En fonction de l’avancée de cette enquête, des procédures disciplinaires seront également engagées par l’établissement, assure ce jeudi le rectorat qui « condamne avec la plus grande fermeté l’agression dont a été victime le jeune Rudy ».

    « La scolarité de cet élève en situation de handicap fait l’objet d’une grande attention et d’un suivi constant de la part des équipes de l’établissement depuis son arrivée l’an dernier, fait savoir l’académie. Elles l’ont toujours accompagné dans son parcours d’apprentissage et l’ont soutenu dans son intégration au lycée. Ils l’ont également accompagné ainsi que sa famille au cours des derniers jours. »