WASHINGTON (Reuters) - Plus de 60 cliniques d'avortement dans 15 États américains ont cessé de fournir leurs services depuis que la Cour suprême des États-Unis a annulé l'arrêt Roe v. Wade en juin, selon une étude de l'Institut Guttmacher.

Le groupe de recherche qui défend les droits reproductifs a publié une étude jeudi révélant que 14 États n'ont plus de cliniques pratiquant l'avortement depuis le 2 octobre, soit 100 jours après que la Cour suprême a annulé l'arrêt de 1973 qui garantissait le droit fédéral à l'avortement.

Depuis la décision de la Cour suprême le 24 juin dernier, plus d'une douzaine d'États ont appliqué une interdiction quasi totale de l'avortement, et toutes les cliniques d'avortement de ces États -- Alabama, Arkansas, Arizona, Idaho, Kentucky, Louisiane, Mississippi, Missouri, Oklahoma, Dakota du Sud, Tennessee, Texas et Virginie occidentale -- ont cessé leurs activités.

Les cliniques du Wisconsin ont également cessé de proposer des avortements en raison d'incertitudes juridiques.

Certaines cliniques dans les 15 États continuent de fournir d'autres services gynécologiques mais 26 ont du fermer définitivement leurs portes, limitant l'accès à l'avortement et à d'autres services de santé, a déclaré Rachel Jones, chercheuse principale de Guttmacher.

Le bilan le plus lourd se trouve au Texas, qui a vu 12 des 23 cliniques disponibles fermer, et en Louisiane, dont les trois centres ont disparu.

"S'ils doivent fermer leurs portes, cela signifie que cette communauté perd l'accès non seulement à l'avortement mais aussi à d'autres types de soins de santé", a déclaré Rachel Jones.

Rachel Jones a déclaré que d'autres cliniques risquent d'être touchées dans les semaines à venir.

Les résultats des élections de mi-mandat du 8 novembre détermineront l'avenir de l'accès à l'avortement dans des États comme le Michigan et le Kentucky, où les électeurs devront déterminer si la constitution de l'État protège le droit à l'avortement.

(Reportage de Gabriella Borter ; version française Dina Kartit, édité par Kate Entringer)

par Gabriella Borter