En cavale, la journaliste russe Marina Ovsiannikova s'exprime

Visage de l'opposition de l'invasion en Ukraine, la journaliste russe Marina Ovsiannikova s'est échappée de sa résidence surveillée. Dans une vidéo, elle s'exprime et clame son innocence. 
La journaliste Marina Ovsiannikova.
La journaliste Marina Ovsiannikova.picture alliance/Getty Images

« Respectueux employés du service pénitentiaire fédéral, mettez un tel bracelet à Poutine. » La journaliste russe Marina Ovsiannikova s'est exprimée dans une vidéo, quelques jours après s'être échappée de chez elle où elle était assignée à résidence, rapporte le Washington Post. La journaliste fait référence au suivi électronique que les autorités russes lui ont ordonné de porter à la cheville. « C'est lui [Poutine] qui doit être isolé de la société, pas moi, et il devrait être jugé pour le génocide du peuple ukrainien et pour le fait qu'il détruit en masse la population masculine de Russie. » 

Marina Ovsiannikova clame haut et fort son innocence, et refuse de « se conformer » à ce qui lui a été imposé. En mars dernier, la rédactrice en chef de la chaîne contrôlée par l'État russe, Channel One, avait été arrêtée pour avoir agité la pancarte « pas de guerre », suivi de « on vous ment » en direct à la télévision. En août, elle avait à nouveau été mise en examen pour avoir diffusé « de fausses informations sur l'armée russe ». Des charges retenues en raison de slogans écrits sur les pancartes brandies lors d'une manifestation devant le Kremlin, un mois plus tôt, contre la guerre en Ukraine.

«Prisonnière fugitive recherchée»

La journaliste a été placée sur la liste des personnes recherchées en Russie lundi. Son ex-mari avait annoncé, deux jours plus tôt, la disparition de son ex-femme ainsi que de leur fille. « Elle ne se trouve pas à l’endroit où elle devait être », avait confirmé l'avocat de la journaliste, Dmitri Zakhvatov

Marina Ovsiannikova avait été assignée à résidence jusqu'au 9 octobre, avec une probable prolongation. Le site du ministère russe de l'Intérieur indique que la dissidente est désormais recherché dans le cadre d'une affaire pénale, sans davantage de précisions. La journaliste russe encourt jusqu'à 10 ans de prison. Depuis l'offensive en Ukraine, les autorités emploient les grands moyens : plusieurs milliers d'amendes assignées, lourdes peines de prison, maltraitances injustifiées.