Cinq ans après les révélations explosives qui ont mis fin à sa carrière à Hollywood et lancé le mouvement #MeToo, Harvey Weinstein est de retour à Los Angeles, mais c’est pour comparaître dès lundi 10 octobre devant le tribunal de la ville, accusé d’une nouvelle série d’agressions sexuelles. Il s’agit du deuxième procès de l’ancien producteur, déjà reconnu coupable d’agressions sexuelles et de viols, et incarcéré à New York depuis février 2020.

L’ex-producteur, “qui risque déjà de passer le reste de sa vie en prison”, rappelle The Guardian – il a été condamné à vingt-trois ans de prison ferme –, fait face à onze accusations supplémentaires pour agression sexuelle de la part de cinq femmes qui ont eu le malheur de croiser sa route entre 2004 et 2013. “Il est notamment accusé de s’être introduit de force dans une chambre d’hôtel de Beverly Hills pour violer la femme qui y logeait. Le lendemain, il violait une autre femme dans un autre hôtel du même quartier”, selon les procureurs.

“Il n’y a aucune limite au nombre de procédures susceptibles d’être mises en œuvre contre un accusé déjà condamné par ailleurs, pourvu que les preuves suffisantes soient réunies”, a rappelé l’avocate Gloria Allred, qui représente trois des femmes témoignant dans le procès qui s’ouvre lundi. “Il s’agit de demander justice pour ces victimes.”

Comme lors de son premier procès, Weinstein, aujourd’hui âgé de 70 ans, clame son innocence, affirmant qu’il s’agissait de “relations librement consenties”. “Toutes les allégations contre M. Weinstein sont soit fabriquées, soit le résultat de relations sexuelles consenties que ses accusatrices qualifient à tort d’agressions sexuelles”, a déclaré Mark Werksman, son avocat.

Harvey Weinstein a d’ailleurs récemment cherché à faire annuler sa condamnation à New York. “Mais cinq juges ont confirmé la décision. La plus haute cour de l’État a cependant accepté d’autoriser Weinstein à faire appel de la condamnation”, précise le quotidien britannique.

Le procès de Los Angeles s’ouvre exactement cinq ans après les révélations publiées par The New York Times et le magazine The New Yorker. “Il y avait longtemps que des bruits couraient sur le comportement du magnat du cinéma, dont la société de production était derrière des films tels que Pulp Fiction et Shakespeare in Love. Mais les témoignages publiés ont mis en lumière la façon dont une équipe d’avocats, de détectives privés et de conseillers rémunérés par Weinstein avait contribué à faire taire les accusatrices, parmi lesquelles figuraient des actrices mais aussi de modestes assistantes de production.”