Société

Bouaké, une mère devient SDF afin d’éviter l’excision à sa fille

Mis à jour le 23 août 2022
Publié le 23/08/2022 à 8:00 , ,

Elle est poursuivie par la belle famille qui veut faire exciser sa fille. Une jeune dame raconte qu’elle est obligée de changer régulièrement de domicile pour échapper aux exciseuses.

 

La petite K. A. E, fille de Y.M. et A.I.A, âgée de 7 ans et en classe de CE1, est depuis plus de trois ans, poursuivie par la famille de son père pour une ablation de ses organes génitaux. Y.M est un agent des eaux forêts résidant à Djebonoua avec son épouse et leur progéniture très intelligente à l’école, au Cours élémentaires première année (CE1).

Afin d’éviter que sa fille ne soit excisée, la mère est obligée de changer régulièrement de domicile. Et cela parfois avec la complicité de son époux.

« Depuis des années ma belle-famille tient absolument à soumettre notre fille à l’excision. Ce que nous refusons en vain. Mon mari et moi, ne savons que faire. Lorsque ses parents menacent de venir chercher notre fille, il nous met à l’abri dans une autre maison. Nous sommes obligées d’aller nous cacher soit chez des parents dans un autre quartier où carrément, hors de la ville où nous vivons. Pour le moment, nous nous attelons à ce que notre fille ne soit pas informée », raconte-elle à 7info.

Pourtant l’excision constitue une violation brutale des droits humains, de l’intégrité physique et morale des filles et des femmes. Le phénomène a des conséquences directes sur les victimes et peut provoquer des séquelles à long terme.

LIRE AUSSI : Entretien/Kakpotia Marie-Claire Moraldo: « L’excision ne doit pas avoir le dernier mot sur la vie des victimes »

Cette pratique est interdite par la loi n° 98-757 du 23 décembre 1998. Ce texte prévoit même des peines de prison en cas de violation.

La mère n’exclut pas de saisir la justice si son époux n’arrive pas à trouver une solution à son calvaire.

Oscar de Ouellé, Correspondant régional

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE