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En Iran, des boutiques ne vendent plus de voiles en signe de protestation

C’est leur manière de soutenir la protestation. À Téhéran, des fabricants et des commerçants ont suspendu la vente du foulard.

Des Iraniennes au grand Bazar de Téhéran le 28 septembre 2022.
Des Iraniennes au grand Bazar de Téhéran le 28 septembre 2022. | ATTA KENARE / AFP
  • Des Iraniennes au grand Bazar de Téhéran le 28 septembre 2022.
    Des Iraniennes au grand Bazar de Téhéran le 28 septembre 2022. | ATTA KENARE / AFP

Vendre ou ne pas vendre de voile islamique ? Maryam se posait déjà la question quand elle a ouvert, en début d’année, sa boutique au cœur de la capitale iranienne. Parce que je ne crois pas au hijab, je le déteste vraiment​, confie la trentenaire, jointe à Téhéran, qui s’affiche sans voile sur les réseaux sociaux, mais qui préfère rester anonyme.

Un tiers de ses ventes

La mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, arrêtée pour un voile islamique mal porté​, a fini de la convaincre. Dès le lendemain de ce décès, à l’origine du mouvement de protestation qui secoue le pays, Maryam a retiré tous les foulards de son magasin.

J’étais tellement en colère et triste en même temps. J’ai décidé d’arrêter d’en vendre. Pour toujours​, raconte-t-elle, consciente que sa décision peut mettre en péril son activité. Vendus près de 10 € l’unité, les foulards, souvent très colorés pour coller à la mode, représentaient un tiers de son chiffre d’affaires.

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Je l’ai annoncé sur Instagram et beaucoup de clients m’ont encouragée. C’est ma façon à moi de manifester​, poursuit Maryam, qui ne prend pas part aux cortèges. Sur Instagram, réseau social phare en Iran, d’autres boutiques ont fait des annonces similaires, mais difficile d’évaluer l’ampleur du phénomène.

Nasrine, à la tête d’un atelier de haute couture, a choisi de suspendre son activité. On est fermé depuis deux semaines, on espère que d’autres nous rejoindront dans cette grève​, affiche la trentenaire, qui comprend que certains hésitent, confrontés à la réalité économique. Se mobiliser, oui, mais bannir à jamais la vente du voile, non. Parce qu’on se bat pour la liberté, justifie Nasrine. Chaque femme doit pouvoir choisir.

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