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Les 10 plus belles maisons d’artistes à visiter dans le monde

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Si la France regorge de maisons d’artistes iconiques, l’étranger n’est pas en reste. Amsterdam, New York, Mexico, Londres… De la belle demeure de Rembrandt, restée figée en plein siècle d’or néerlandais, à l’extravagante maison de plage catalane de Salvador Dalí, en passant par le repaire de Georgia O’Keeffe perdu en plein désert, cap sur les 10 plus fascinantes maisons d’artistes à visiter dans le monde !

1. La plus fascinante : la maison de Rembrandt à Amsterdam (Pays-Bas)

La maison Rembrandt avec son atelier à Amsterdam.
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La maison Rembrandt avec son atelier à Amsterdam.

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© The Rembrandt House Museum/ Photo Kees Hageman. ©Photo Kirsten van Santen

En plein cœur d’Amsterdam, cette jolie maison de 1606 à volets verts nous propulse en plein siècle d’or néerlandais, dans l’intimité de Rembrandt (1606–1669), qui y vécut de 1639 à 1659. On y découvre les pièces de réception décorées de tableaux du célèbre peintre et de ses contemporains, mais aussi sa cuisine, sa chambre, son atelier de peinture, où un(e) intervenant(e) présente ses pigments et sa technique de préparation des couleurs, ainsi que son atelier de gravure, où sont exposées plusieurs de ses plaques de cuivre et de ses estampes d’une finesse inouïe. Le plus fascinant restant son cabinet de curiosités, où des fragments de sculptures antiques côtoient une collection foisonnante de coquillages, coraux, fossiles, papillons, carapaces de tortues, crocodiles empaillés et coiffes amérindiennes. Une pure merveille !

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Musée de la maison de Rembrandt

2. La plus expressionniste : la maison de Jackson Pollock et Lee Krasner à Springs (États-Unis)

L’atelier de Jackson Pollock, avec le sol encore maculé de peinture
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L’atelier de Jackson Pollock, avec le sol encore maculé de peinture

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© 2019 Weber Visuals

En 1945, le peintre expressionniste abstrait Jackson Pollock (1912–1956) emménage avec son épouse dans cette simple bicoque en bois sans eau ni chauffage située dans la petite ville de Springs, à Long Island. C’est pour le sevrer de son alcoolisme que sa femme, l’artiste Lee Krasner (1908–1984), a choisi cette ancienne ferme isolée – stratégie qui réussira un temps, avant que le peintre ne rechute pour mourir non loin de là d’un tragique accident de voiture dû à l’ivresse. Entourée d’un verger, cette propriété sans prétention se découvre avec un guide en petit comité. Le clou de la visite ? L’ancienne grange transformée en atelier dont le sol en bois usé, où Pollock étalait ses toiles pour réaliser les fameux drippings, est restée mouchetée d’innombrables éclaboussures de peinture qui ont fini par en faire une œuvre à part entière !

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Pollock-Krasner House and Study Center

3. La plus orientaliste : la maison de Frederic Leighton à Londres (Royaume-Uni)

La maison de Frederic Leighton avec son opulent décor extraordinaire, à droite le hall d’escalier.
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La maison de Frederic Leighton avec son opulent décor extraordinaire, à droite le hall d’escalier.

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© Leighton House, RBKC. Image Courtesy Of Jaron James

C’est l’un des musées les plus insolites et méconnus de Londres. Colonnes ouvragées, lustre en verre soufflé, carreaux de faïence bleue d’Iznik, tapis précieux… Située dans une petite rue près du très chic Holland Park, cette maison victorienne d’allure austère cache un véritable palais oriental conçu par le peintre académique Frederic Leighton (1830–1896) – associé à l’Aesthetic Movement, ami d’Oscar Wilde et de William Morris –, qui en lança la construction en 1865 et y vécut jusqu’à sa mort. Restaurés et reconstitués grâce à des documents d’époque, ses intérieurs furent décorés par l’artiste au fil de ses voyages, notamment au Moyen-Orient. L’Arab Hall et le Narcissus Hall en sont les plus beaux joyaux : des céramiques japonaises y côtoient du mobilier turc ou un paon naturalisé, des fenêtres importées du Caire, des mosaïques de style romain et un bassin pompéien. Une opulence onirique et décadente, digne de ses tableaux inspirés de l’Orient et de l’Antiquité romaine !

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Leighton House

Londres, Royaume-Uni

4. La plus exotique : la Casa Azul de Frida Kahlo à Mexico (Mexique)

La cour intérieure de la Casa Azul, Mexico. Où est née et a vécu Frida Kahlo.
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La cour intérieure de la Casa Azul, Mexico. Où est née et a vécu Frida Kahlo.

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© Janet Mary Cook. All rights reserved 2022 / Bridgeman Images

Située à Coyoacán dans la banlieue de Mexico, cette mythique maison bleue a vu naître Frida Kahlo (1907–1954), qui y a vécu la plus grande partie de sa vie. Particulièrement émouvante, la visite nous ouvre les portes de son atelier où se trouvent toujours ses pigments, son chevalet et sa chaise roulante ; de sa cuisine solaire remplie de céramiques mexicaines – où elle recevait ses invités avec son compagnon Diego Rivera – à son jardin où perroquets, singes et statuettes précolombiennes se fondent parmi les cactus et les plantes exotiques. Dans sa chambre, sur le lit surplombé d’un miroir (une astuce qui l’aidait à peindre des autoportraits malgré ses souffrances dues au terrible accident de bus qui a endommagé à vie sa colonne vertébrale) repose l’urne contenant ses cendres. Ses robes traditionnelles éclatantes, ses corsets, ses bijoux et autres objets personnels y font ressentir la présence de cette icône de l’art au tempérament de feu. Un pèlerinage unique.

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Casa Azul, Museo Frida Kahlo

5. La plus minimaliste : l’immeuble de Donald Judd à New York (États-Unis)

Studio de Donald Judd à New-York
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Studio de Donald Judd à New-York

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© Joshua White

Construit en 1870, cet immeuble newyorkais en fonte de sept étages et 800 m² situé au 101 Spring Street dans le quartier de SoHo était une véritable ruine lorsque Donald Judd (1928–1994), meneur et théoricien du minimalisme, l’acheta en 1968 pour seulement 68 000 dollars afin d’en faire son lieu de vie et son atelier. Manger, dormir, travailler : à chaque étage sa fonction ! Rénové par ses enfants Flavin et Rainer, le bâtiment (qui se visite en petit comité et accueille divers événements tels que des performances et des ateliers de dessin) dévoile un intérieur seventies dépouillé, aux angles droits et aux lignes nettes, où les meubles et effets personnels de l’artiste – son lit, installé sur une plateforme au ras du plancher, ses équerres, crayons à papier, téléphones à cadran… – donnent l’illusion qu’il n’a jamais quitté les lieux !

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Judd Fondation

6. La plus désertique : le ranch de Georgia O’Keeffe à Abiquiú (Nouveau-Mexique, États-Unis)

Le ranch de Georgia O’Keeffe, au milieu du désert, un lieu de calme et de création.
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Le ranch de Georgia O’Keeffe, au milieu du désert, un lieu de calme et de création.

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© Photo Georgia O'Keeffe Museum, Santa Fe/Art Resource/Scala, Florence

C’est en 1940 que l’artiste Georgia O’Keeffe (1887–1986) acquiert cette propriété du nom de Ghost Ranch, située au cœur des terres arides de l’Ouest américain, non loin du village d’Abiquiú. Après y avoir passé ses étés loin du tumulte de New York, elle s’y installe définitivement en 1949 et y peint sans relâche. Des murs couleur sable ou couverts de chaux blanche, quelques meubles design et des chaises en bois brut : d’une simplicité monacale, l’intérieur ne vient pas entrer en concurrence avec les grandes baies vitrées ouvrant sur les splendides paysages du Nouveau-Mexique qui inspirent l’Américaine, nourrissant sa palette de tons orangés, de roses et de bleus intenses. Une splendeur à compléter par le Georgia O’Keeffe Museum de Santa Fe, situé 80 kilomètres plus au sud, pour y admirer les œuvres hypnotiques de cette pionnière de l’art moderne.

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Georgia O'Keeffe House Museum

7. La plus british : la maison de Turner à Londres (Royaume-Uni)

Toute en briques, la maison de Turner.
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Toute en briques, la maison de Turner.

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© Turner House / photo Lucinda.MacPherson

Qui devinerait que cette simple petite maison en briques de Twickenham fut la résidence de J.M.W. Turner (1775–1851) ? C’est pourtant bien lui qui l’a fait construire et y a vécu de 1812 à 1826. Restauré grâce à des documents d’époque, le Sandycombe Lodge était autrefois entouré d’un jardin de deux hectares, désormais disparu, cette ancienne commune rurale s’étant transformée en ville de la banlieue londonienne. Entre ses murs clairs scandés de quelques meubles en bois, les visiteurs découvrent des œuvres de l’artiste, son lit à baldaquin et des maquettes de bateaux. Une horloge parlante y fait entendre les voix de ses amis, la silhouette de son père (qui était son colocataire) fume la pipe dans la cuisine façon théâtre d’ombres, et une longue-vue « magique » permet de découvrir le panorama de l’époque, dégagé jusqu’à la Tamise. À conclure par un « Five O’Clock Tea » en bonne et due forme.

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Sandycombe Lodge

8. La plus désordonnée : la maison de Louise Bourgeois à New York (États-Unis)

Dans cette petite maison victorienne en briques du quartier de Chelsea à New York, qu’elle avait acquise pour moins de 30 000 dollars en 1962, Louise Bourgeois (1911–2010) a vécu entourée d’un vaste capharnaüm constitué d’innombrables dessins, livres, photos et objets divers. L’artiste mondialement connue y dormait sur un simple lit de camp et ne se préoccupait pas du style de sa demeure, dont les murs partaient en lambeaux et où de nombreux documents étaient accrochés pêle-mêle aux murs ou s’amoncelaient en tas sur les meubles et les étagères. Un fatras en partie conservé, comme si elle habitait encore les lieux où se découvrent son bureau, sa bibliothèque, sa cuisine et ses vêtements encore suspendus dans leur placard. Une visite à poursuivre dans la maison adjacente, désormais transformée en fondation et en lieu d’exposition de ses œuvres.

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Maison de Louise Bourgeois

9. La plus moderniste : la maison de Barbara Hepworth à St Ives (Royaume-Uni)

Maison et jardins de Barbara Hepworth à Saint-Ives
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Maison et jardins de Barbara Hepworth à Saint-Ives

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© Bowness. Photo © Kirstin Prisk

Connue pour ses sculptures modernistes aux formes élémentaires, l’artiste britannique Barbara Hepworth (1903–1975) quitte Londres en 1939 pour s’installer dans le village de pêcheurs de St Ives, en Cornouailles. Dix ans plus tard, elle y achète ce lieu (le Trewin Studio, désormais propriété de la Tate) composé au départ d’un simple hangar et d’une serre réaménagés par ses soins. À l’étage figure un grand atelier servant également de chambre à coucher et de pièce à vivre ; au rez-de-chaussée, un espace dédié au travail de la pierre et du marbre. Le clou de la visite demeure le jardin, habité de nombreuses sculptures de l’artiste qui s’intègrent parfaitement à leur paisible écrin de verdure. Y trône son dernier bronze monumental composé d’étranges totems, Conversation with Magic Stones (1973). Un lieu parfait pour méditer !

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Barbara Hepworth Museum and Sculpture Garden

10. La plus folle : la maison de Salvador Dalí, Casa Dalí, à Portlligat (Espagne)

Casa Dalí, à Portlligat, transformée par l’artiste à son image.
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Casa Dalí, à Portlligat, transformée par l’artiste à son image.

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© Fundació Gala-Salvador Dalí, Figueres, 2022.

En 1930, Salvador Dalí (1904–1989) a élu domicile dans cette maison de pêcheurs typique blanchie à la chaux, donnant sur une petite plage de Portlligat, non loin de Cadaqués sur la côte catalane. Durant quarante ans, l’artiste, qui l’a habitée jusqu’en 1982, l’a redessinée à son image et agrandie pour la transformer en un véritable labyrinthe absurde. Piscine phallique, toit décoré d’œufs géants, ours blanc empaillé, canapé-bouche, collection de cannes extravagantes… Devenu un musée à compléter par celui de Figueres et le château de Púbol – eux aussi dans les environs –, ce lieu où le légendaire moustachu a peint la plupart de ses grandes toiles regorge d’objets personnels délicieusement insolites. Une véritable incursion dans l’esprit délirant de ce grand maître du surréalisme !

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Maison-musée Portlligat Salvador Dalí

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