Pénuries de carburant : Élisabeth Borne annonce la réquisition de salariés d’Esso

La Première ministre française Elisabeth Borne (C) lors de la séance hebdomadaire des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 11 octobre 2022. [EPA-EFE/CHRISTOPHE PETIT TESSON]

Les grèves dans les raffineries faisant peser un risque de « blocage » du pays, la Première ministre a annoncé mardi (11 octobre) la réquisition des salariés « indispensables au fonctionnement des dépôts » d’Esso-Exxon-Mobil. 

Lundi soir, 30 % des stations essence françaises sont en situation de pénurie sur un carburant ou plus, « avec de fortes disparités géographiques », a déclaré la Première ministre Élisabeth Borne mardi devant l’Assemblée nationale, pendant la séance des questions au gouvernement.

La situation est aggravée par « la persistance des grèves et les achats de précaution », a-t-elle expliqué, malgré les efforts du gouvernement pour mobiliser les stocks stratégiques et pour augmenter les importations.

Ainsi, une partie des organisations syndicales d’Esso-Exxon-Mobil ayant reconduit la grève malgré l’accord signé lundi (10 octobre) dans le groupe, Mme Borne a indiqué avoir engagé « la procédure de réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts de cette entreprise [Esso] ».

Alors que selon la cheffe du gouvernement « un désaccord salarial ne justifie pas de bloquer le pays », certaines organisations syndicales, dont la FNME-CGT, ont indiqué par communiqué que « la mobilisation dans les IEG [industries électriques et gazières] est loin d’être terminée ! ».

« La généralisation de la grève dans les entreprises est le meilleur moyen pour peser sur chaque négociation salariale », a ajouté le syndicat, appelant à la poursuite des mouvements sociaux, aussi bien dans le groupe Esso-Exxon-Mobil que TotalEnergies.

Suite à l’annonce de réquisitions, la gauche (NUPES) a critiqué une atteinte au droit de grève et une « propagande anti-grévistes », comme l’a affirmé Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise (LFI – NUPES) à l’Assemblée. Or, « vous refusez toujours d’augmenter les salaires », a-t-elle lancé au gouvernement. 

Le député Les Républicains (LR – droite) Éric Ciotti s’est d’ailleurs ému d’une réponse « partielle » de la Première ministre, qui n’a pas fait d’annonces similaires concernant le groupe TotalEnergies.

Plus tôt, toujours dans l’hémicycle, Mme Borne assurait que « le gouvernement agira là encore [chez TotalEnergies] pour débloquer la situation » si certains syndicats – la CGT notamment – continuent de refuser le dialogue social.

Inscrivez-vous à notre newsletter

S'inscrire