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D’anciens microbes sur Mars ont déclenché un changement climatique qui les a condamnés

© NASA/JPL-Caltech/MSSS

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Par Chloé Rosier

Des scientifiques français pensent qu’il y a pu y avoir des microbes sur Mars mais qu’ils ont déclenché un changement climatique qui a empêché la poursuite de leur évolution.

Alors que les scientifiques tentent de trouver des traces de vie (ou d’ancienne vie) sur Mars, que la Nasa collabore avec le gouvernement américain afin de découvrir si la vie intelligente existe sur une autre planète, des chercheurs français annoncent que la vie sur Mars aurait probablement pu exister mais que des microbes ont tout gâché.

Partageant leur étude dans Nature Astronomy, Boris Sauterey, chercheur postdoctoral à l’Université de la Sorbonne, et son équipe exposent leur théorie : Mars avait peut-être un environnement capable d’abriter un monde souterrain (seulement quelques centimètres en dessous du sol) grouillant d’organismes microscopiques mais des microbes ont pu modifier si fortement l’atmosphère qu’elles auraient déclenché une période glaciaire martienne et auraient éteint l’évolution de la vie sur Mars.

Comment des microbes ont-ils pu empêcher la vie sur Mars ?

© NASA/JPL-Caltech/MSSS

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont modélisé une simulation de l’interaction entre ce que nous savons sur l’ancienne atmosphère de Mars et des microbes consommateurs d’hydrogène similaires à ceux qui existaient sur la Terre à la même période, il y a 4 milliards d’années.

"A cette époque, Mars aurait été relativement humide et relativement chaude, entre moins 10 et 20 °C", explique Boris Sauterey à Space.com. "Il avait de l’eau liquide sous forme de rivières, de lacs et peut-être des océans à sa surface. Mais son atmosphère était assez différente de celle de la Terre. Elle était aussi dense, mais plus riche en dioxyde de carbone et en hydrogène, qui agissaient tous deux comme de puissants gaz à effet de serre."

Alors que sur Terre, le méthane produit par ces microbes réchauffait progressivement la planète, sur Mars c’était l’inverse, la planète se refroidissait. Se faisant, les microbes sont descendus dans des couches de plus en plus profondes de la croûte de la planète pour tenter de survivre au froid glacial de la surface allant jusqu’à -200 °C.

Des résultats qui peuvent paraître pessimistes et diminuer les chances de trouver de la vie sur une autre planète cependant les chercheurs voient cette découverte comme une opportunité de réflexion : "Ils nous mettent au défi de repenser la manière dont une biosphère et sa planète interagissent", déclare Boris Sauterey au Guardian.

Si cette étude nous parle du déclin de la vie microbienne sur Mars, selon le chercheur principal, tout espoir n’est pas perdu d’encore en trouver aujourd’hui : "Mars pourrait-il encore être habité aujourd’hui par des micro-organismes issus de cette biosphère primitive ? Si oui, où ?", conclut-il. La suite de leurs recherches ou le rover Persevrance qui étudie le sol martien nous apporteront peut-être une réponse.

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