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INFO FRANCE BLEU - 2 plaintes contre l'Ehpad Aurélia à Roanne, une enquête pour homicide involontaire ouverte

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Après la mort de leurs proches en 2020, deux familles attaquent l'EHPAD Aurélia de Roanne en justice. Toutes deux dénoncent des maltraitances et des négligences. Dans l'un des cas, le parquet de Roanne a confié, en juillet 2022, le dossier à un juge d'instruction pour homicide involontaire.

Les deux familles ont porté plainte pour homicide involontaire et dénoncent des maltraitances envers leurs proches. (Image d'illustration) Les deux familles ont porté plainte pour homicide involontaire et dénoncent des maltraitances envers leurs proches. (Image d'illustration)
Les deux familles ont porté plainte pour homicide involontaire et dénoncent des maltraitances envers leurs proches. (Image d'illustration) © Radio France - Sylvie Duchesne

Deux plaintes visent l'Ehpad Aurélia de Roanne, dans la Loire, l'accusant de maltraitance et d'homicides involontaires. Deux familles ont saisi la justice après la mort de deux de leurs proches en 2020, estimant qu'il y a un lien entre leur décès et leur prise en charge par la maison de retraite. Le parquet de Roanne a ouvert, en juillet 2022, une information judiciaire contre X pour homicide involontaire dans l'un des deux dossiers. 

"Elle appelle une grande partie de la nuit parce qu'elle est tombée au sol, il n'y a personne qui vient. [...] On ne la retrouve que le matin."

Didier a perdu sa maman de 85 ans en janvier 2020, cinq ans après son admission dans l'établissement roannais, géré par le centre hospitalier de Roanne. À cette époque, il est à bout. Jugeant l'Ehpad sourd à ses remarques sur la prise en charge de sa mère et des autres résidents, il explique avoir installé une mini-caméra dans la chambre de l'octogénaire. Les images de la veille de son décès le scandalisent. "Elle appelle une grande partie de la nuit parce qu'elle est tombée au sol, il n'y a personne qui vient. On la trouve tombée une première fois, on la remet dans son lit sans remettre la barrière, donc elle tombe une deuxième fois. On ne la retrouve que le matin." Selon lui, l'infirmière met trop de temps à arriver, le médecin ausculte la vieille dame qu'à 9h et il faudra attendre la fin de l'après-midi pour qu'elle soit envoyée aux urgences. Elle décède le lendemain. 

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À la même période, Marie-Céleste voit son papa de 86 ans décliner rapidement après son admission à l'Ehpad : "il n'a tenu que huit mois là-bas" s'indigne la Lyonnaise. Elle raconte que dans les derniers jours, le corps et le visage de son père se couvraient d'hématomes à force de chuter. Malgré les demandes répétées de la fratrie, ce monsieur "très discret [...] qui ne se plaignait jamais" n'est hospitalisé que cinq jours plus tard, avant de s'éteindre la semaine suivante. 

Le procureur de Roanne reste très prudent

Tous les deux pointent du doigt l'EHPAD. Didier parle de négligences et de maltraitance. Il estime qu'ils ne sont pas les seuls : il lance un appel à toutes les familles qui auraient constaté des dysfonctionnements dans l'établissement, dans l'espoir que d'autres témoignages viennent appuyer sa plainte.

"Il y a des circonstances troublantes. Je ne dis pas qu'il y a eu faute, je n'accuse personne."

Les enquêteurs se montrent plus prudents. En juillet 2022, le procureur de la République de Roanne, Abdelkrim Grini, ouvre une information judiciaire contre X pour homicide involontaire concernant la maman de Didier. "_Il y a des circonstances troublantes__. Je ne dis pas qu'il y a eu faute, je n'accuse personne. Les investigations supplémentaires permettront soit de caractériser une faute, un défaut de soins, un manquement à une obligation de sécurité ou de prudence par exemple, soit de dire qu'il n'y a pas de faute."_ Pour l'instant, il ne fait pas de lien entre les deux plaintes. Celle de Marie-Céleste est toujours entre les mains de la police, celle de Didier entre celles du juge d'instruction roannais.

Le Centre Hospitalier de Roanne, le gestionnaire de l'Ehpad urélia, assure "ne pas avoir connaissance de l'ouverture d'une information judiciaire à ce sujet" et n'a donc pas souhaité répondre aux questions de France Bleu Saint-Étienne Loire.

La réponse de l'hôpital de Roanne

Dans un communiqué envoyé le mercredi 12 octobre aux médias dans la soirée, le centre hospitalier de Roanne affirme avoir connaissance, "à ce jour, d'une seule plainte déposée début 2020." Mais assure ne pas avoir entendu parler d'une deuxième procédure, bien que selon le communiqué, "les éléments évoqués  dans les médias permettent toutefois d’identifier le résident concerné."

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