Les appels à la grève générale se multiplient en Iran, où la contestation née après la mort de Mahsa Amini a repris du poil de la bête ces dernières 48 heures, avec le ralliement des travailleurs du secteur pétrolier et de certains commerçants. Les étudiants et les lycéens continuent pour leur part de battre le pavé.

Ce mercredi 12 octobre, “les commerçants ont poursuivi leur grève dans les villes de Sanandaj, Saqqez, Boukan et Baneh. Dans certaines villes des provinces de Kermanchah et d’Azerbaïdjan occidental [extrême ouest de l’Iran], les magasins sont restés fermés”, indique Independent Persian. La version persane du journal britannique éponyme ajoute que des appels à manifester “jusqu’à l’aube jeudi” 13 octobre circulent sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie instantanée, malgré les restrictions d’accès à Internet.

En parallèle, les travailleurs du secteur pétrolier commencent à se mobiliser et semblent rejoindre plus largement le mouvement de contestation qui secoue le pays depuis bientôt un mois. Selon IranWire, un média iranien critique du régime, “une série de grèves sur plusieurs sites [pétroliers] à travers l’Iran” ont déjà eu lieu le lundi 10 octobre. “Plus de 4 000 travailleurs étaient en grève, affectant […] les raffineries pétrochimiques de Bouchehr et d’Asalouyeh […] et une partie de la raffinerie d’Abadan”.

Dans des vidéos circulant sur Twitter, dont une relayée par IranWire, on voit des travailleurs en colère sur le site pétrochimique de Bouchehr bloquer la route et scander “Mort au dictateur”, “Mort à Khamenei [le guide suprême du pays]” et “Cette année est celle du sang, Khamenei est fini”.

Bis repetita ?

En parallèle, la principale association médicale du pays a publié mardi 11 octobre une déclaration signée par 800 médecins condamnant la violence et soutenant “les revendications” du peuple, selon le New York Times. Un groupe d’avocats devait de son côté organiser ce mercredi une manifestation devant un bâtiment judiciaire pour dénoncer “les violations des droits” des Iraniens.

“Les grèves, en particulier celles déclenchées par les syndicats représentant les marchands du bazar et le secteur du pétrole et de l’énergie, pèsent lourd dans l’histoire de l’Iran”, écrit le quotidien américain.

“Pendant la révolution islamique de 1979, les grèves dans ces secteurs ont été un outil puissant qui a accéléré l’effondrement du chah.”