Des hommes coupent les mains et jambes d'un enseignant indien : "Mon crime a été de poser une question sur l'islam"

En juillet 2010, des extrémistes, membres du Popular Front of India (PFI), ont accusé TJ Joseph, un professeur indien, d'avoir insulté l'islam dans un sujet d'examen. Ils ont retrouvé ce professeur et lui ont coupé les mains et les jambes à l'aide d'une hache. Il partage sa terrible histoire auprès de la BBC.

Des hommes coupent les mains et jambes d'un enseignant indien : "Mon crime a été de poser une question sur l'islam"
©D.R.

Par un matin pluvieux de juillet, six hommes ont débarqué, à bord d'un minivan, à une centaine de mètres de la maison du professeur indien TJ Joseph. Alors que ce dernier se trouvait dans sa voiture avec sa mère et sa sœur, les six hommes s'en sont pris à eux. L'un avait un poignard et un autre une hache. Ce dernier a d'ailleurs utilisé la hache pour couper les mains et les jambes du professeur âgé alors de 52 ans, avant de lancer une bombe et de prendre la fuite.

TJ Joseph a été conduit à l'hôpital par des voisins. Il a été soigné pendant 16 heures et les médecins ont eu besoin de 16 bouteilles de sang lors de l'opération, révèle la BBC. "Mon crime a été de poser une question dans une copie d'examen, dont certaines personnes pensaient qu'elle avait insulté l'islam. Cela a bouleversé ma vie", confie aujourd'hui le professeur Joseph au média britannique.

L'affaire toujours en cours devant la justice

Suite à cette attaque, 31 personnes ont été arrêtées par les autorités. Tous appartenaient au Front populaire indien. Parmi eux, treize hommes ont reçu des peines de prison de huit ans. Onze autre personnes sont encore en train de passer devant la justice indienne. Douze ans après ces faits atroces, le gouvernement a interdit le groupe PFI.

Depuis quatre ans, le professeur TJ Joseph est sans emploi. Sa femme, Salomi, est tombée dans la dépression et s'est suicidée. Sa mort a suscité une indignation massive et le collège où enseignait son mari a été tenu pour responsable. "La mort de Salomi me hante toujours", confie TJ Joseph.

Aujourd'hui, le professeur a décidé d'écrire ses mémoires et a publié un livre intitulé "A Thousand Cuts" qu'il a vendu à plus de 30.000 exemplaires. Il vit avec sa mère de 95 ans et son fils de 35 et sa femme et leur fils.

Le professeur semble avoir pardonné à ses agresseurs mais est fatigué de la lenteur de la justice. "Chaque fois qu'ils arrêtent quelqu'un associé à l'affaire, je dois aller en prison pour l'identifier et faire le tour des tribunaux."

Il doit encore percevoir environ 10.000€ de la part des condamnés mais le procès continue de s'éterniser...

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