Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Assaut du Capitole : Donald Trump va être cité à comparaître devant la commission d’enquête parlementaire

Les neuf membres de la commission – sept démocrates et deux républicains – se sont prononcés à l’unanimité pour que Donald Trump dépose sous serment sur les événements du 6 janvier 2021.

Le Monde

Publié le 13 octobre 2022 à 21h49, modifié le 14 octobre 2022 à 02h17

Temps de Lecture 3 min.

Un enregistrement audio de l’ancien président Donald Trump parlant au secrétaire d’Etat de Géorgie, Brad Raffensperger, est diffusé lors d’une audience sur l’attaque du 6 janvier à Washington, le 13 octobre 2022.

La commission parlementaire enquêtant sur le rôle de Donald Trump dans l’assaut contre le Capitole du 6 janvier 2021 a estimé, jeudi 13 octobre, que l’ex-président avait prévu « bien à l’avance » de se déclarer victorieux de l’élection présidentielle de 2020, avant même que les résultats ne soient connus. Les neuf membres de la commission – sept démocrates et deux républicains – se sont prononcés par un vote à l’unanimité pour que Donald Trump dépose sous serment sur les événements du 6 janvier 2021, devant ses membres.

Le milliardaire républicain se pliera-t-il à la convocation ? Il ne l’a pas dit dans sa première réaction à la nouvelle, mais il a vivement dénoncé les élus. Pourquoi la commission « ne m’a-t-elle pas demandé de témoigner il y a des mois ? Pourquoi ont-ils attendu jusqu’à la toute fin, jusqu’aux derniers moments de leur dernière réunion ? Parce que la commission est un FIASCO total qui n’a servi qu’à diviser davantage notre pays », a-t-il écrit sur son réseau social Truth Social.

Lors de cette nouvelle audition publique, le panel s’est focalisé jeudi sur « l’état d’esprit » de M. Trump, « ses intentions et ses motivations ». L’ex-président a perdu face au démocrate Joe Biden mais a continué de soutenir contre toute évidence que le scrutin lui avait été « volé ».

Lire aussi le récit : Article réservé à nos abonnés Les 187 minutes où Donald Trump a laissé faire les émeutes du 6 janvier 2021

« La cause centrale du 6 janvier, c’est un seul homme »

Le 6 janvier 2021, des partisans de Donald Trump avaient pris d’assaut le siège du Congrès pour essayer d’empêcher les élus de certifier la victoire de Joe Biden.

Les éléments amassés par la commission « nous ont montré que la cause centrale du 6 janvier, c’est un seul homme, Donald Trump, que beaucoup d’autres ont suivi. Rien de cela ne serait arrivé sans lui. Il a été personnellement et de manière conséquente impliquée dans tout cela », a affirmé la républicaine Liz Cheney, bête noire du milliardaire et vice-présidente de la commission.

L’élue démocrate Zoe Lofgren a évoqué « un plan prémédité du président pour déclarer sa victoire, quel qu’ait été le vrai résultat ». Son discours de victoire « a été planifié bien à l’avance, avant que les votes n’aient été comptés », a-t-elle ajouté. « Son intention était claire, ignorer l’Etat de droit et rester au pouvoir », a martelé le républicain Adam Kinzinger. A l’appui de leurs dires, les élus ont projeté plusieurs vidéos de l’ex-président, de certains de ses proches ou d’anciens employés de la Maison Blanche.

Sur des images tournées juste avant la présidentielle de 2020 par une équipe danoise pour un documentaire, on peut entendre Roger Stone, allié de longue date de l’ex-président républicain, dire qu’il n’en a que faire du vote. « Que le vote aille se faire foutre, allons directement à la violence », lance-t-il. M. Stone, qui n’a pas été inculpé pour les faits du 6 janvier, a contesté l’authenticité des vidéos, affirmant qu’elles avaient été manipulées.

Des SMS envoyés le jour même effacés

La commission a également rejoué un enregistrement d’un appel de Donald Trump à Brad Raffensperger, le secrétaire d’Etat de Géorgie, dans lequel l’ex-président dit avoir « besoin » de quelque 11 000 bulletins de vote à son nom – un nombre suffisant pour battre son rival Joe Biden dans cet Etat du Sud.

Le Monde Application
La Matinale du Monde
Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer
Télécharger l’application

La commission a aussi dévoilé des éléments provenant de centaines de milliers de pages fournies par le Secret Service, la police d’élite chargée de la protection rapprochée des hautes personnalités de l’Etat. Les élus veulent comprendre pourquoi certains SMS d’agents envoyés le jour de l’assaut ont été effacés.

Les documents confirment des éléments présentés lors de précédentes auditions, selon lesquels M. Trump a enflammé la foule de ses partisans bien qu’il ait été informé du potentiel de violence, a indiqué l’élu Adam Schiff.

Moment marquant, des images inédites de responsables du Congrès réfugiés dans un lieu sécurisé le 6 janvier ont été diffusées. On y voit la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et le sénateur Chuck Schumer passer frénétiquement des coups de fil pour obtenir des renforts des forces de l’ordre.

Depuis sa création, la commission a interrogé plus d’un millier de témoins, dont deux enfants de Donald Trump, et épluché des dizaines de milliers de documents. Le rapport d’enquête doit être rendu public d’ici la fin de l’année, mais probablement pas avant les élections parlementaires du 8 novembre qui détermineront quel parti va contrôler le Congrès pour le reste du mandat du président Biden.

Le Monde

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.