POLITIQUE - Un début de « nouveau Front populaire » selon Jean-Luc Mélenchon. Des milliers de personnes participaient ce dimanche 16 octobre à Paris à la « marche contre la vie chère et l’inaction climatique » organisée par la gauche unie dans la Nupes, qui veut contribuer à l’ébullition sociale de l’automne.
Ils étaient près de 140 000 personnes selon les organisateurs affirmant, selon les mots de la députée LFI Aurélie Trouvé, avoir « déjà réussi (leur) pari ». Un chiffre bien loin des quelque 30 000 manifestants décomptés par les services de police en fin d’après midi. D’ailleurs, le patron de la France Insoumise n’a pas manqué de réagir à cet écart conséquent entre les chiffres communiqués. « On s’en fout de ce qu’ils annoncent », a-t-il lancé en réaction au chiffre de 30 000 participants avancé par les services de police en fin d’après-midi.
Question @LCI @TF1Info #toutestpol « Que répondez-vous à la police qui communique sur 30.000 manifestants quand vou… https://t.co/v2HfXPSUzz
— Paul Larrouturou (@PaulLarrouturou)
Pour autant, le comptage du cabinet Occurrence, réalisé pour un collectif de médias, se rapproche davantage de celui de la police, avec un chiffre établi à 29 500 manifestants.
« C’est la grande conjonction, c’est nous qui la commençons avec cette marche qui est un immense succès », s’est par ailleurs félicité le leader de LFI au micro, depuis un camion au milieu de la foule, en annonçant « la construction d’un nouveau Front populaire qui exercera le pouvoir dans le pays le moment venu ».
« Vous allez vivre une semaine comme on n’en voit pas souvent, c’est la grande conjonction, c’est nous qui la commençons avec cette marche qui est un immense succès », a également assuré l’ancien candidat à la présidentielle.
Au milieu des drapeaux, toute la gauche était représentée, des députés LFI Manuel Bompard et Clémentine Autain aux écologistes Sandrine Rousseau et Éric Piolle, en passant par Philippe Poutou (NPA). Seuls le patron du PCF, Fabien Roussel, et l’ex-candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot manquaient à l’appel. Le poing levé, Jean-Luc Mélenchon, cravate rouge et cocarde tricolore au revers de la veste, est d’ailleurs arrivé avec une invitée de marque : la Prix Nobel de Littérature Annie Ernaux.
En route pour la #Marche16Octobre. Merci à Annie Ernaux pour sa présence. Face à la vie chère et l'inaction climati… https://t.co/h2Lg3DYBx0
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon)
Débordements et revendications
Seule ombre au tableau, d’ailleurs redoutée par les autorités, les débordements en marge du cortège politique. Quelques lacrymos ont été lancés par des CRS en milieu d’après-midi, après des jets de projectiles en leur direction, a constaté un journaliste de l’AFP. Les forces de l’ordre ont procédé à plusieurs charges. Une agence de la Société générale a également été saccagée par des hommes vêtus de noir et masqués, près du square Trousseau, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.
Selon une source policière, plusieurs tentatives de dégradations d’enseignes commerciales (Afflelou, Mc Donald) ou d’établissements bancaires (BNP) avaient été « empêchées par les interventions des policiers de la préfecture de police, les BRAV », brigades de répression de l’action violente.
Première tension lors de la manifestation et gève générale à Paris. #MarcheContreLaVieChere #Marche16Octobre https://t.co/4X584AGZYf
— Adrien AdcaZz (@AdrienAdcaZz)
#Paris Ce dimanche à la marche contre la vie chère quelques tensions avec les FDO #Marchedu16octobre… https://t.co/r4tMbKtiLv
— Notre Vécu Media (@MediaVecu)
En réaction aux dégradations observées, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est fendu d’un tweet pour remercier les forces de l’ordre et laisser un message aux casseurs : « Merci aux forces de l’ordre d’avoir assuré la sécurité des personnes et empêché la dégradation de commerces durant la manifestation. Manifester est un droit que les agents du ministère de l’intérieur, avec courage, garantissent. Honte aux quelques casseurs qui ont nui à ce droit ».
Merci aux forces de l’ordre d’avoir assuré la sécurité des personnes et empêché la dégradation de commerces durant… https://t.co/lP1DjoBrH6
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin)
Malgré ces quelques débordements, les revendications de la gauche ont été scandées tout au long du parcours entre Nation et Bastille, où la tête du cortège est arrivée aux alentours de 16 h 20. « Canicule sociale, le peuple a soif de justice », pouvait-on lire sur une pancarte brandie près de la place de la Nation. Une autre avertissait : « La retraite c’est bien, l’offensive c’est mieux ».
« Le message est simple : nous voulons un meilleur partage des richesses », a estimé le numéro un du PS Olivier Faure lors de ce « meeting en marchant », adressant un V de la victoire de la Nupes aux manifestants. « On a vraiment besoin d’avoir un grand rapport de force populaire face à la politique de maltraitance sociale et écologique de ce gouvernement », a lancé dans la matinée la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot.
Jean-Luc Mélenchon, qui avait déjà fait défiler au printemps dernier 100 000 personnes selon LFI, avait lancé cette idée de marche dès juillet en estimant que la gauche devait impulser la contestation sociale contre le gouvernement en s’associant avec les syndicats, mais ceux-ci ne l’ont pas attendu pour faire monter la température. Cette marche survient en effet en pleine grève dans les raffineries de TotalEnergies qui entraîne des pénuries de carburant dans tout l’Hexagone.
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