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De jeunes rameurs ukrainiens sont accueillis par l'Aviron grenoblois "pour ne pas gâcher leur potentiel"

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Une équipe de jeunes athlètes venus d'Ukraine ont posé leurs bagages à Grenoble en septembre pour quelques mois, accueillis par le club d'aviron de la ville. Des rameurs qui continuent de représenter leur pays, attaqué par la Russie, et qui se projettent même sur l'avenir.

Onze athlètes ukrainiens et leurs deux entraîneurs sont arrivés à Grenoble, accueillis par l'Aviron grenoblois. Onze athlètes ukrainiens et leurs deux entraîneurs sont arrivés à Grenoble, accueillis par l'Aviron grenoblois.
Onze athlètes ukrainiens et leurs deux entraîneurs sont arrivés à Grenoble, accueillis par l'Aviron grenoblois. © Radio France - Théo Boscher

Parmi tous les invités au pot d'accueil, sur la rive de l'Isère, mardi 18 octobre 2022, ils sont treize, reconnaissables par leur maillot bleu turquoise et jaune. Onze athlètes et leurs deux entraîneurs ukrainiens sont arrivés à Grenoble début septembre, accueillis par l'Aviron grenoblois qui a répondu à l'appel de la Fédération française d'aviron.

Ils sont accueillis par des adhérents, qui se sont aussi mobilisés pour leur trouver un centre de vacances inoccupés pour les loger. "À Grenoble, nous avons une bonne équipe, nous sommes bien logés, bien nourris et les Français parlent avec nous, se réjouit Kyrylo, 16 ans et originaire de Pavlohrad, dans l'est de l'Ukraine. Maintenant on peut s'entrainer, on rame, on va à la salle tous les jours."

La mobilisation des adhérents du club

Le jeune homme et ses coéquipiers âgés de 15 à 25 ans sont passés par l'Allemagne, où ils ont remporté la médaille d'argent aux championnats d'Europe universitaire le mois dernier, et par la Pologne où ils ont été hébergés un temps. Depuis le début de la guerre en Ukraine, tous n'ont eu d'autre choix que de quitter leur pays : "Pour les sportifs, soit ils partaient défendre leur pays, soit ils représentaient leur pays [dans des compétitions] à l'étranger pour médiatiser les évènements en Ukraine", explique Viktoriia Michniewicz, de l'association Mryia Ukraine, basée à Meylan.

Ils avaient besoin d'un lieu de résidence stable, où ils pouvaient se projeter plusieurs mois tout en continuant à s'entraîner, "ce sont des jeunes sportifs avec beaucoup de potentiel mais qui ont aussi la tension de devoir gagner leur vie pour aider leur famille restée en Ukraine", ajoute Viktoriia. Avec l'Aviron grenoblois, qui avait déjà organisé des évènements avec d'autres réfugiés, ils ont pu participer à des entraînements, avec les rameurs français et Guillaume Turlan, qui a participé aux derniers Jeux olympiques.

Continuer le sport pour représenter leur pays

En attendant de recevoir des cours de français, la barrière de la langue rend la discussion parfois compliquée mais l'échange est possible et s'améliore, assure Alain Waché, le directeur du club : "C'est une d'abord une autre culture et ensuite une culture sportive différente, une différente manière de gérer les entrainements. On a beaucoup à s'apporter entre coachs et entre rameurs." Après plusieurs semaines de réflexion, il s'est lancé dans le projet, soutenu par la Mission locale, la Ville de Grenoble et l'AFPA, car d'après lui, "on parle beaucoup des 'valeurs du sport' mais on se garde bien de les évoquer, alors que le monde sportif et l'aviron peuvent travailler à l'intégration". Il demande même : "Si on n'est pas capable de faire ça, à quoi on sert finalement ?"

L'équipe ukrainienne va continuer à s'entraîner à Grenoble, avec l'objectif de participer à une régate en région parisienne en septembre. Mais les jeunes ukrainiens se projettent même sur les Jeux Olympiques de 2028 à Los Angeles.

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