Serge Gainsbourg et Jane Birkin, l'album inédit
Dans la famille Birkin, il y a aussi Andrew. Le grand frère – un an seulement le sépare de Jane Birkin –, est photographe, réalisateur, scénariste, a travaillé avec les plus grands (Kubrick, les Beatles). Il a sorti le 3 octobre 2022 l’album de sa famille, qui réunit quelque 900 photos. Au fil des décennies défilent mariages, baptêmes, vacances. Ces instants saisis sur le vif ressemblent à nos propres souvenirs, là, au fond de nos tiroirs. Ils racontent une époque, celle d’avant Internet et les réseaux sociaux. Le premier modèle d’Andrew? Jane bien sûr. On comprend, en la voyant jouer devant l’objectif, pourquoi sa beauté a vite séduit les réalisateurs.
Et puis un jour, Serge apparaît dans la famille Birkin. « Serge Bourguignon », comme elle l’appelle au début, est « arrogant et snob ». Erreur de jugement vite balayée. La complicité entre Andrew Birkin et le chanteur français est immédiate, l’Anglais s’entend à merveille avec ce beau-frère qui ne parle pas sa langue, mais dont il décèle le talent.
On découvre des images inédites d’un Serge Gainsbourg tendre ou blagueur, amoureux, pensif, chahuteur. Andrew devient le témoin privilégié d’une histoire hors norme, le « tendre documentaire des palimpsestes de notre vie », selon la jolie formule de Jane Birkin citée en préface. Il est le paparazzi affectueux du couple artistique le plus sulfureux de son époque, dont on pensait déjà tout connaître, mais que l’on redécouvre ici. La famille s’agrandit, Charlotte rejoint Kate, la grande sœur. La chienne bull-terrier Nana devient le temps d’une séance, l’alter ego de son maître. Leurs profils se détachent, altiers. Pour plaisanter, Gainsbourg disait gagner en beauté grâce à la laideur de l’animal. Il se trompait : dans l’objectif d’Andrew, tous deux apparaissent comme ils le sont vraiment, complices et magnifiques.