Emmanuel Macron, premier chef d’État à rencontrer Giorgia Meloni

Le président français Emmanuel Macron lors de son discours à la communauté Sant'Egidio, à Rome, dimanche (23 octobre). [EPA-EFE/MASSIMO PERCOSSI]

En déplacement à Rome et au Vatican, le président français est le premier dirigeant étranger à rencontrer, dimanche soir (23 octobre), la toute nouvelle Première ministre italienne Giorgia Meloni.

Un hasard d’agenda a amené les deux dirigeants italien et français à se rencontrer, la visite d’Emmanuel Macron étant prévue depuis plusieurs semaines. La semaine dernière l’Élysée excluait d’ailleurs toute rencontre entre le président français et Giorgia Meloni, tant qu’elle n’était pas officiellement « investie ».

C’est désormais chose faite : la dirigeante du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia a été chargée de former un gouvernement vendredi en fin de journée par le président italien, et son gouvernement a prêté serment dès le lendemain, samedi.

Dimanche après-midi, la nouvelle cheffe du gouvernement italien présidait son premier Conseil des ministres.

Initialement, lors de sa visite à Rome et au Vatican, Emmanuel Macron devait tenir un discours sur la paix à la communauté Sant’Egidio, devant des représentants religieux, non seulement catholiques, mais aussi juifs, musulmans, ou encore bouddhistes, avait expliqué l’Élysée plus tôt dans la semaine.

Dans la journée de lundi, l’agenda officiel fait état d’une audience avec le Pape François et un déjeuner privé avec le président italien Sergio Mattarella.

Après avoir laissé planer un doute sur l’éventuelle rencontre, l’Élysée a finalement confirmé l’information révélée par la presse italienne, qui annonçait dimanche une rencontre entre Mme Meloni et M. Macron. Une rencontre confirmée par le président français lui-même sur Twitter.

Il n’est pas clair qui des Français ou des Italiens a pris l’initiative de cette rencontre. L’Élysée expliquait, il y a encore plusieurs jours, que « la question d’un entretien avec Mme Meloni ne se pose pas, étant donné qu’il n’y a pas eu de nomination. Nous verrons, si nomination il y a, si jamais une demande d’entretien était formulée ». Cela laisse entendre que la proposition serait plutôt venue du nouvel exécutif italien.

Après les élections italiennes qui ont consacré la victoire de la coalition de droite et d’extrême droite menée par Giorgia Meloni, les relations entre les deux pays n’ont pas toujours été au beau fixe.

Dès le lendemain des résultats, la secrétaire d’État chargée de l’Europe Laurence Boone a expliqué, notamment dans un entretien accordé à EURACTIV, que la France serait vigilante quant au respect des valeurs européennes par le nouvel exécutif italien, guidé par la dirigeante post-fasciste.

Des propos qui ont été très mal reçus par Giorgia Meloni, devenue Première ministre italienne, qui, bien avant sa nomination, avait dénoncé une « menace inacceptable d’ingérence ».

Mme Meloni avait ainsi exhorté Paris à « démentir » les propos de la ministre française. Emmanuel Macron avait alors voulu apaiser les tensions en expliquant être « tout à fait prêt à travailler avec [Giorgia Meloni] ».

En Italie, la droite adoucit son discours anti-européen avant sa prise de pouvoir

Au cours de ces derniers mois, les partis de droite italiens semblent avoir adouci leur discours eurosceptique alors qu’ils se préparent à prendre le pouvoir après leur victoire écrasante aux élections générales du week-end dernier (25 septembre).

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