“Les forces du département de la sécurité préventive du Qatar ont arrêté arbitrairement des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) et les ont soumises à de mauvais traitements en détention”, selon un rapport publié le 24 octobre par Human Rights Watch.

L’organisation de défense des droits humains dit avoir recueilli les témoignages concernant “six cas de passages à tabac graves et répétés et cinq cas de harcèlement sexuel en garde à vue” depuis 2019, dont les derniers “encore récemment, en septembre 2022”.

“Alors que le Qatar s’apprête à accueillir la Coupe du monde, les forces de sécurité détiennent et maltraitent des personnes LGBT […] apparemment avec la certitude que ces abus ne seront ni signalés ni interdits”, explique à ce propos Rasha Younes, spécialiste des questions LGBTQI au sein de l’organisation. Et d’ajouter : “Le monde entier observe ce qui se passe.”

Par ailleurs, “un groupe de femmes [dont treize Australiennes] qui avaient été forcées de se soumettre à des fouilles corporelles invasives à l’aéroport de Doha en 2020 ont entamé, ce mois-ci, une procédure judiciaire contre les autorités qataries” auprès de la justice australienne, rapporte le journal panarabe Al-Hurra, qui ajoute que, le dimanche 23 octobre, elles se sont exprimées pour réclamer qu’on assure “la sécurité des supportrices durant la Coupe du monde du football”.

“Les véritables motivations”

Ces nouvelles accusations tombent à moins d’un mois du début de la Coupe du monde, le 20 novembre. Conscient des conséquences qu’elles risquent d’avoir sur la réputation du pays, l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani a réagi en dénonçant “une campagne de dénigrement sans précédent”, rapporte le site qatari Al-Araby Al-Jadid. “Aucun autre pays hôte d’un Mondial de foot n’en a subi de pareille”, ajoute le journal en citant l’émir.

Devant le Majlis Al-Choura, assemblée élue créée en 2021 pour redorer l’image du pays, il a dénoncé une campagne de “désinformation et de deux poids, deux mesures”, malgré la “bonne volonté” face aux critiques dont le Qatar aurait fait preuve au début. “Nous avons même considéré que la critique constructive pouvait nous aider à faire évoluer certains aspects qui en avaient besoin.” Mais désormais, “tout le monde se demande ce que sont les véritables motivations et raisons derrière cette campagne”.