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Sport aérienLa sulfureuse pole dance est devenue une sportive d’élite

La genevoise Marie-Caroline Piotton participe aux championnats du monde de pole-dance ce week-end à Lausanne.

Annoncer qu’on pratique la pole dance, c’est s’exposer parfois à quelques ricanements et sous-entendus pas très fins. Parce que certains réduisent encore cette activité à son image sulfureuse de danseuse qui se frotte lascivement contre une barre en métal.

En réalité, la pole dance est bien plus que ça: celle qui a vu le jour dans les cirques a renoué avec ses racines acrobatiques et artistiques, pour devenir une discipline sportive en pleine expansion, avec ses règles, ses figures et ses compétitions. Lausanne accueille d’ailleurs les championnats du monde de pole et de sports aériens du 27 au 30 octobre, une première en Suisse. Plus de 400 athlètes et entraîneurs, représentant 45 pays sont attendus au cœur de la capitale vaudoise. La pole a sa Fédération suisse et le pays compte plus de 12’000 pratiquants.

Marie-Caroline Piotton, 36 ans, est l’une des deux Genevoises – parmi 24 Suisses – sélectionnées pour ces mondiaux. Elle a découvert la pole dance en 2007, lors d’un séjour linguistique en Australie. Après quelques années de pratique, elle finit par quitter son emploi dans le domaine bancaire pour enseigner sa passion et ouvre son studio, Aerial Dance Geneva, en 2013. «C’était le deuxième du canton!» Depuis lors, d’autres ont suivi ses traces, et l’engouement pour ce sport ne cesse de croître auprès des femmes de tous âges, des enfants – dont la pratique est souvent couplée à d’autres arts du cirque comme le tissu ou cerceau aérien – , et même de quelques hommes.

«Il y a douze ans, on n’osait pas dire qu’on faisait de la pole dance, raconte Marie-Caroline Piotton. Aujourd’hui, même si l’image sulfureuse reste parfois encore présente, l’évolution est flagrante, la plupart des gens se rendent compte que la pole est un sport et que c’est très physique.» À la gymnastique, la discipline mêle des mouvements de la danse. «C’est ce mélange qui m’a séduite.»

«Le corps entier travaille»

Bras, abdominaux, épaules, dos, force et souplesse, «le corps entier travaille». Les athlètes s’élèvent à la verticale comme si la pesanteur n’existait pas, tournoient autour de la barre, déploient de parfaits grands écarts, s’enroulent et se déroulent dans un ballet aérien. Derrière l’apparente facilité, il y a des heures de pratique, des muscles entraînés, la peau rougie, voire bleuie, par le frottement de la barre.

Marie-Caroline pratique la compétition depuis plusieurs années mais c’est la première fois qu’elle se qualifie à des championnats du monde. Elle va concourir en duo dans la catégorie «sport» – il y a plusieurs catégories, entre sport ou artistique, solo, duo mixte ou non mixte, diverses catégories d’âge –, avec la Vaudoise Gaëlle Gander. «Lors des épreuves de qualifications, je sortais tout juste de mon deuxième congé maternité. Me présenter également en solo était trop compliqué, le duo était déjà un sacré challenge!» Pour espérer obtenir une médaille, les deux Romandes se sont entraînées pendant plusieurs mois et ont composé une chorégraphie en respectant les multiples règles de compétition.

Angle du grand écart et synchronisation

Comme au patinage artistique, des juges distribueront points et sanctions en fonction de divers critères, tant artistiques que sportifs. «La chorégraphie ne doit pas dépasser 4 minutes, elle doit contenir un certain nombre de figures rapportant des points. Le placement, la fluidité, les positions, l’angle dans lequel on présente la figure, la précision d’un grand écart – 180 degrés –, la synchronisation du duo – certaines figures s’effectuent sur une barre partagée, d’autres séparément –, tout cela sera évalué.»

L’armada de règles s’applique aussi aux tenues, qui ne doivent pas être trop échancrées, ni trop décolletées (le règlement précise le nombre accepté de centimètres de peau nue sous la clavicule). Leurs dimensions minimalistes ont un but pratique plus qu’affriolant: «On a besoin de points de contact entre la peau et la barre pour pouvoir tenir. Si on est trop habillée, on glisse.» Le duo romand a choisi pour thème de sa chorégraphie la galaxie. Et espère bien décrocher les étoiles.

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