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Elon Musk a racheté Twitter et licencié une partie de ses dirigeants

Après des mois de tergiversations, le milliardaire a finalement acquis le réseau social au prix initialement convenu de 44 milliards de dollars. Sa première action a été de renvoyer le patron de Twitter, Parag Agrawal, et deux autres dirigeants.

Le Monde avec AFP

Publié le 28 octobre 2022 à 03h26, modifié le 20 avril 2023 à 17h02

Temps de Lecture 3 min.

Elon Musk en conférence de presse sur une base de SpaceX, à Boca Chica Village, au Texas, le 10 février 2022.

Twitter est désormais officiellement entre les mains d’Elon Musk, le patron de Tesla et de SpaceX, qui a conclu, jeudi 27 octobre, l’acquisition du réseau social pour 44 milliards de dollars (44 milliards d’euros). « L’oiseau est libéré », a tweeté le milliardaire pour officialiser l’opération, ouvrant un nouveau chapitre incertain pour la plate-forme au cœur de la vie politique et médiatique des Etats-Unis et de nombreux pays.

Après des mois d’une saga à rebondissements, l’homme le plus riche du monde a immédiatement licencié le patron de Twitter, Parag Agrawal, ainsi que trois autres dirigeants de l’entreprise – le directeur financier, Ned Segal, la responsable des affaires juridiques, Vijaya Gadde, et le directeur juridique, Sean Edgett, selon des sources anonymes du Washington Post et de Bloomberg.

Elon Musk avait jusqu’à vendredi pour conclure l’acquisition du réseau social, faute de quoi un procès aurait eu lieu en novembre. L’opération traîne en effet depuis l’annonce, à la fin d’avril, d’une offre d’acquisition acceptée alors à contrecœur par Twitter. L’entrepreneur a cherché à s’en extraire unilatéralement au début de juillet, accusant l’entreprise de lui avoir menti, mais le conseil d’administration de la société a saisi la justice.

Au début du mois, à quelques jours de l’ouverture d’un procès que Twitter semblait bien parti pour gagner, Elon Musk a finalement proposé de conclure la transaction au prix initialement convenu.

Les signes que l’opération allait avoir lieu dans les temps impartis par la justice s’étaient multipliés cette semaine. Elon Musk s’est notamment rendu au siège de Twitter à San Francisco, mercredi, et s’est rebaptisé « Chief Twit » sur son profil – twit voulant dire « crétin » en anglais. Et le New York Stock Exchange, où Twitter est coté, a annoncé que l’action de l’entreprise serait suspendue vendredi avant l’ouverture de la séance.

Un retour de Donald Trump ?

Jeudi, Elon Musk a tenté de rassurer les annonceurs en affirmant qu’il voulait permettre à toutes les opinions de s’exprimer sur le réseau social, sans pour autant en faire une plate-forme « infernale » où tout serait permis.

Il est « important pour l’avenir de la civilisation d’avoir une place publique en ligne où une grande variété d’opinions peuvent débattre de façon saine, sans recourir à la violence », a-t-il écrit dans un message spécifiquement adressé aux marques, qui rapportent l’essentiel des revenus de Twitter.

Se présentant comme un ardent défenseur de la liberté d’expression, l’entrepreneur a déjà fait savoir qu’il entendait assouplir la modération des contenus, ravivant les inquiétudes sur un possible regain d’abus et de désinformation sur la plate-forme. Elon Musk a annoncé vendredi qu’il comptait doter la plateforme d’un « conseil de modération des contenus avec des points de vue très divers ». « Aucune décision majeure sur les contenus ou réactivation de compte n’aura lieu sans l’intervention du conseil », a précisé dans son tweet le multimilliardaire.

Dès vendredi, le compte du rappeur Ye, plus connu sous le nom de Kanye West, était de nouveau actif sur la plate-forme. L’artiste avait été suspendu du réseau social après de nombreuses polémiques, notamment des propos antisémites publiés sur son compte Twitter.

Elon Musk a, par ailleurs, ouvert la porte à un retour de Donald Trump, évincé de Twitter peu après l’assaut du Capitole, en janvier 2021. De quoi rebuter les annonceurs, qui préfèrent généralement adosser leurs pubs à des contenus consensuels.

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L’ex-président des Etats-Unis s’est d’ailleurs réjoui de la nouvelle du rachat du réseau social par M. Musk. « Twitter est désormais entre de bonnes mains, et ne sera plus dirigé par les fous de la gauche radicale qui détestent véritablement notre pays », a déclaré Donald Trump sur son réseau, Truth Social. Le milliardaire républicain n’a toutefois pas dit s’il prévoyait de retourner sur Twitter, dont il a été banni après l’assaut du Capitole.

Dans son message, Elon Musk assure qu’il n’a pas engagé le rachat parce que c’était « facile » ou « pour se faire de l’argent », mais pour « essayer d’aider l’humanité ». Les utilisateurs doivent pouvoir choisir ce qu’ils voient sur le réseau « selon leurs préférences, de la même façon que vous pouvez, par exemple, voir des films ou jouer à des jeux vidéo pour tous les âges », a-t-il précisé.

« Un coup à pas mal de gens »

Elon Musk veut, par ailleurs, renforcer la lutte contre les spams. Il a aussi fait des allusions cryptiques à « X », sa vision d’une application à tout faire (messagerie, réseau social, services financiers…), comme WeChat en Chine.

« La culture d’entreprise risque de changer en profondeur, et rapidement », réagit Adam Badawi, professeur de droit à l’université de Berkeley. Selon un article récent du Washington Post, l’homme d’affaires a déclaré à des investisseurs qu’il comptait, à terme, licencier près de 75 % des 7 500 employés de Twitter. « Cela a foutu un coup à pas mal de gens », note un employé, qui a parlé à l’Agence France-Presse sous couvert d’anonymat.

Il a calculé, d’après les chiffres en interne, que plus de 700 salariés avaient déjà quitté le groupe californien depuis juin. « Ce sont plutôt des départs volontaires, soit pour des raisons éthiques, soit pour des raisons bassement financières, parce qu’une entreprise non cotée, c’est moins intéressant », avance-t-il. Le dirigeant a, en effet, prévu de sortir Twitter de la Bourse.

Au début du mois, Elon Musk avait pourtant déclaré, lors d’une conférence, mais à propos de Tesla, qu’il était « essentiel » que Tesla soit coté à Wall Street, « parce que si le public n’aime pas ce que fait Tesla, le public peut acheter des actions et voter différemment ». Avant d’ajouter, hilare : « C’est très important que je ne puisse pas juste faire ce que je veux. »

Le Monde avec AFP

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