D’où vient toute l’humanité ?  L’arbre généalogique le plus grand de l’histoire révèle le secret des origines de tous les humains

Le plus grand arbre généalogique de l’histoire révèle le secret des origines de toute l’humanité

Si nous remontons assez loin dans nos arbres généalogiques, nous sommes presque tous originaires d’un autre endroit sur Terre. 

C’était peut-être votre grand-mère ou votre arrière arrière grand-père; c’était peut-être un ancêtre très lointain qui vivait il y a plus de dix mille ans, mais si vous cherchez bien, vous trouverez forcément une personne, qui à un moment donné, a quitté sa terre natale à la recherche d’une vie meilleure.

À moins que vous ne viviez à cet endroit . 

C’est un endroit désertique au nord-est du Soudan, non loin du Nil, et selon une nouvelle analyse ambitieuse de chercheurs du Big Data Institute de l’Université d’Oxford, il pourrait s’agir de la maison ancestrale de toutes les personnes vivantes aujourd’hui.

« Essentiellement, nous reconstruisons les génomes de nos ancêtres et les utilisons pour former un vaste réseau de relations », a expliqué le Dr Anthony Wilder Wohns, auteur principal de l’étude publiée dans la revue Science .

« Nous avons une seule généalogie qui retrace l’ascendance de toute l’humanité et montre comment nous sommes tous liés les uns aux autres aujourd’hui », a déclaré à CNN Anthony Wilder Wohns

« Nous pouvons alors estimer quand et où ces ancêtres ont vécu », explique-t-il dans un communiqué. « La puissance de notre approche est qu’elle fait très peu d’hypothèses sur les données sous-jacentes et peut également inclure des échantillons d’ADN modernes et anciens. »

« Nous pouvons alors estimer quand et où ces ancêtres ont vécu », a indiqué Wohns.

Nous sommes probablement tous familiers avec l’idée de dessiner des arbres généalogiques à l’aide d’analyses ADN et génomiques actuellement – non seulement ils sont facilement disponibles en ligne , mais ils ont aussi été utilisés pour résoudre un certain nombre d’affaires criminelles au cours des dernières années.

Mais pour certains scientifiques, le rêve a toujours été de le globaliser.

« Nous avons essentiellement construit un immense arbre généalogique, une généalogie pour toute l’humanité », a déclaré le généticien évolutionniste et auteur principal, le Dr Yan Wong. « Cette généalogie nous permet de voir comment la séquence génétique de chaque personne est liée à l’autre, le long de tous les points du génome. »

En utilisant les données de huit bases de données différentes sur le génome humain, les scientifiques ont pu créer un réseau de près de 27 millions d’ancêtres. Les échantillons provenaient non seulement d’humains modernes, mais aussi de certains de nos ancêtres qui vivaient à travers le monde, entre des milliers et des centaines de milliers d’années.

Des algorithmes pointus ont été utilisés pour analyser les données à la recherche de modèles de variation génétique et prédire où nos ancêtres communs proviendraient dans «l’arbre généalogique» .

« Les tout premiers ancêtres qui ont été identifiés remontent dans le temps à un emplacement géographique qui se trouve dans le Soudan moderne », a déclaré Wohn à Reuters. 

« Certains de nos ancêtres ont vécu jusqu’à il y a plus d’un million d’années, ce qui est beaucoup plus ancien que les estimations actuelles de l’âge d’ Homo sapiens, il y a 250 000 à 300 000 ans. Ainsi, des morceaux de notre génome ont été hérités d’individus que nous ne reconnaîtrions pas comme des humains modernes.

« L’étude modélise aussi l’histoire qui a généré toutes les variations génétiques que nous trouvons chez les humains aujourd’hui », a expliqué Wong.

Il en résulte une représentation visuelle fascinante du mouvement et de la migration de l’humanité à travers l’histoire. 

Mais les chercheurs n’ont pas encore fini : au fur et à mesure que de nouvelles données deviennent disponibles, ils ont l’intention de continuer à compléter et à améliorer cet arbre généalogique, et grâce à l’efficacité de leurs méthodes, ils ont encore la possibilité d’utiliser des millions d’échantillons de génome en plus.

« Cette étude jette les bases de la prochaine génération de séquençage d’ADN », a déclaré Wong. 

« Au fur et à mesure que la qualité des séquences génomiques des échantillons d’ADN modernes et anciens s’améliore, les arbres deviendront encore plus précis et nous pourrons éventuellement générer une carte unique et unifiée qui expliquera la descendance de toutes les variations génétiques humaines que nous voyons aujourd’hui. »

Et si ce n’est pas encore assez ambitieux pour vous, Wohns pense que l’équipe peut aller encore plus loin.

« Bien que les humains soient au centre de cette étude, la méthode est valable pour la plupart des êtres vivants ; des orangs-outans aux bactéries », a-t-il déclaré. 

« Cela pourrait être particulièrement bénéfique en génétique médicale, en séparant les véritables associations entre les régions génétiques et les maladies des mauvaises connexions découlant de notre histoire ancestrale commune. »