Le prince saoudien Al-Waleed soutient Elon Musk et devient le deuxième actionnaire de Twitter
Chantre de la liberté d'expression, le patron de Twitter Elon Musk a ouvert la voie au véhicule d'investissement Kingdom Holding
- Publié le 01-11-2022 à 13h51
- Mis à jour le 01-11-2022 à 13h55
Très prompt à dégainer sur ce qu’il convient désormais d’appeler son réseau social - Twitter -, le fantasque milliardaire américain Elon Musk est moins prolixe sur l’un de ceux qui l’a aidé à racheter l’entreprise « à l’oiseau bleu » : le prince saoudien Al-Waleed Bin Talal. L’homme d’affaires, 55 ans, petit-fils d’Ibn Saoud, fondateur de l’Arabie Saoudite, est loin d’être un inconnu. Dans le milieu des affaires d’abord. A la tête de la société Kingdom Holding Company (KHC), le prince Al-Waleed s’est récemment fait remarquer par des investissements « délicats » après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La société KHC dont il détient 95% des parts a notamment injecté plus de 500 millions de dollars dans les trois géants énergétiques russes Rosneft, Lukoil et Gazprom, au moment où leurs titres avaient flanché en Bourse. Très actif sur les marchés, KHC n’a pas toujours eu la certitude de garder son prince à bord.
En 2017, l’opposition du « prince rouge », Talal Ben Abdelaziz Al Saoud, qui n’est autre que le père de l’homme d’affaires, à la nomination de Mohammed ben Salmane (MBS) comme prince héritier d’Arabie Saoudite, est assez mal passée dans l’entourage proche de MBS. Cela avait même valu une détention du prince Al-Waleed dans un hôtel de luxe de Ryad. Moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, le prince saoudien en sortit après quelques semaines.
L’homme d’affaires, aussi connu pour être très critique à l’égard de Donald Trump et avoir été soutien d’Emmanuel Macron en 2017, s’est alors recentré sur la gestion de la société KHC, ses 15 milliards de dollars d’actifs sous gestion, et ses activités de bienfaisance, surtout orientées dans le domaine de l’éducation. Dernier fait d’armes : son soutien à l’opération – chaotique - du rachat du réseau social Twitter par Elon Musk. Des documents du régulateur de marché américain – la Securities & Exchange Commission (SEC) – montrent en effet que le prince saoudien a mis près de 2 milliards de dollars sur la table pour participer à l'opération, ce qui fait de lui, avec 4% des parts, le deuxième actionnaire de Twitter. Voilà qui n’est pas passé inaperçu aux Etats-Unis, certains hommes politiques, dont le sénateur Chris Murphy, s’inquiétant de cette opération et demandant son examen par le comité pour l’investissement étranger aux Etats-Unis (CFIUS)…