POLITIQUE - De quoi nourrir les discussions parlementaires dans les prochaines semaines. Dans un sondage YouGov réalisé pour Le HuffPost, une nette majorité de Français se prononce pour l’interdiction pure et simple de la corrida. Plus précisément, 63 % des sondés souhaitent son abolition, dans un contexte où la classe politique, qui compte des aficionados à droite comme à gauche, peine à se saisir du sujet.
Détail intéressant, l’interdiction de cette pratique tauromachique pratiquée dans plusieurs départements du sud de la France est plébiscitée sur l’ensemble du spectre politique.
Ainsi, les sympathisants de la NUPES la souhaitent à 65 %, ceux de Renaissance à 59 %, ceux des Républicains à 57 % et ceux du Rassemblement national à 62 %.
Des résultats qui montrent que le sujet divise toutes sensibilités politiques confondues, et que les ordres de grandeur sont assez proches entre la droite et la gauche. En outre, aucune de ces catégories n’exprime unanimement sa volonté de porter l’estocade à la corrida.
Le sujet à l’Assemblée
Des divisions que l’on retrouve dans les couloirs de l’Assemblée nationale, où un texte porté par le député insoumis (et antispéciste) Aymeric Caron et visant à interdire cette activité sera examiné le 24 novembre. Une proposition de loi qui met le bazar dans la majorité, mais pas seulement.
Au sein du groupe du Rassemblement national, Marine Le Pen (pourtant très investie sur le sujet de la protection animale) n’a pas tranché sur le sujet, laissant une liberté de vote à ses députés. Il faut dire que le parti d’extrême droite compte une cohorte de parlementaires élus dans des territoires où la corrida est pratiquée, comme dans le Gard ou dans l’Hérault.
Preuve du caractère sensible de ce dossier, la proposition de loi d’Aymeric Caron n’est qu’en quatrième position de la niche parlementaire des insoumis, permettant aux élus LFI de présenter leurs textes. Ce qui réduit considérablement ses chances d’examen, puisqu’il est rare que tous les sujets d’une niche parlementaire aient le temps d’être discutés.
Plusieurs sources parlementaires interrogées par Le HuffPost conditionnaient le succès du texte à son classement dans la niche, à la deuxième voire à la troisième place maximum. Ce qui ne sera manifestement pas le cas.
Enquête réalisée en ligne du 31 octobre au 2 novembre sur 1 004 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. En partenariat avec YouGov.
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