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La Russie utilise la reconnaissance faciale pour traquer conscrits et opposants

Plus de 200.000 caméras sont installées un peu partout dans Moscou

Plus de 200.000 caméras sont installées un peu partout dans Moscou - Pixabay

Les autorités de Moscou utilisent le système de vidéosurveillance et la reconnaissance faciale pour traquer et arrêter ceux qui cherchent à échapper à la mobilisation pour la guerre en Ukraine.

Grâce à ses 200.000 caméras installées un peu partout dans Moscou, le gouvernement russe traque ses citoyens qui auraient voulu échapper à la mobilisation pour la guerre en Ukraine, mais aussi ses opposants.

"Depuis le début de la mobilisation, de nombreuses vidéos ont circulé sur les réseaux sociaux sur la façon dont les autorités arrêtent des hommes en âge de servir", note la BBC dans une enquête à ce sujet. Selon un article de Human Right Watch (HRW), reprenant des informations du média russe Shot, "au moins sept hommes ont été arrêtés au mois de septembre par les forces de l'ordre". Ils étaient soupçonnés d'avoir voulu échapper à la mobilisation.

Ces arrestations ont souvent lieu dans le métro. En effet, un système de reconnaissance faciale a été installé dans le métro de Moscou dès l'automne 2020. Le but initial de ces caméras était de permettre aux autorités de surveiller ceux qui ne respectaient pas les restrictions sanitaires. A noter que depuis 2017, environ 100.000 caméras de la ville ont été raccordées au système de vidéosurveillance.

Surveiller les opposants

Outre les systèmes de reconnaissance, les autorités peuvent s'appuyer sur les données recueillies par Roskomnadzor, le gendarme russe d'Internet. Si l'utilisateur passe par des services comme le moteur de recherche Yandex ou l'équivalent russe de Facebook VKontakte, ses données sont conservées par les services de renseignements russes, à savoir les communications, les métadonnées et la géolocalisation.

Selon HRW, la vidéosurveillance équipée de la reconnaissance faciale permet aussi aux autorités de surveiller de près les opposants au régime ou les participants à des manifestations d'opposition.

Aucune loi n'autorise les autorités russes à traquer les personnes mobilisées, mais celles-ci s'appuient sur un article concernant "le devoir militaire", souligne la BBC. Le département des technologies de l'information prévoit maintenant d'étendre la capacité du système de reconnaissance faciale de Moscou à d'autres régions du pays.

Margaux Vulliet