L'évolution des mammifères a ralenti depuis la fin des dinosaures

L’équipe de recherche a réalisé des scans 3D de plus de 300 spécimens conservés dans plus de vingt collections de muséum. ©Getty - Digital Vision.
L’équipe de recherche a réalisé des scans 3D de plus de 300 spécimens conservés dans plus de vingt collections de muséum. ©Getty - Digital Vision.
L’équipe de recherche a réalisé des scans 3D de plus de 300 spécimens conservés dans plus de vingt collections de muséum. ©Getty - Digital Vision.
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Les mammifères placentaires ont d’abord subi une explosion de diversification puis n'ont cessé de diminuer jusqu’à nos jours. Dans le reste de l'actualité scientifique, un ancien océan sur Mars, l’âge auquel arrêter de fumer pour minimiser ses risques de décès et les chats entendent leur humain.

La majorité des études sur l’évolution des mammifères se concentraient jusqu’à présent sur des caractéristiques simples comme la taille corporelle, un attribut facile à étudier mais qui donne parfois des résultats différents, ce qui les rend difficiles à interpréter.

Alors pour étudier au mieux comment le grand groupe des mammifères placentaires, des rongeurs aux éléphants, a évolué au cours du temps, les chercheurs ont utilisé la morphologie entière de crânes. C’est un élément de choix non seulement parce qu’il abrite le cerveau et les organes sensoriels, mais aussi parce qu'il reflète les adaptations alimentaires - il suffit de penser au long museau des fourmiliers par exemple.

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Cette équipe de recherche a réalisé des scans 3D de plus de 300 spécimens conservés dans plus de vingt collections de musées, en France et ailleurs sur quelque 200 espèces actuelles et une centaine d’espèces disparues. En recréant l’arbre phylogénétique de toutes ces espèces qui une sorte d'arbre généalogique sur les 66 derniers millions d’années, les scientifiques ont déterminé le taux d’évolution c'est-à-dire la vitesse à laquelle on observe des changements morphologiques s’accumuler le long des branches de cet arbre. 
Résultat, les mammifères placentaires ont d’abord subi une explosion de diversification, à vitesse élevée au moment de la disparition des dinosaures, puis cette diversification n’a cessé de diminuer jusqu’à nos jours.

Entretien avec Julien Clavel est chargé de recherche CNRS, dans le laboratoire LEHNA de l’université Lyon 1 et co-auteur de l’étude.

LES MATINS DE CULTURE - itw julien clavel JDS alex

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La Méthode scientifique
58 min

De nouvelles preuves de la présence d’un ancien océan sur Mars

On sait depuis près de 10 ans que de l’eau liquide était présente sur Mars, notamment dans le cratère de Jezero, il y a près de 3.6 milliards d’années. Et tout semble indiquer la présence d’autres étendues d’eau sur Mars. En voici un nouvel exemple. Des images satellites montrent qu’une plus vaste région appelée Aeolis Dorsa présente des traces d’un bassin sédimentaire. Pour cela, les chercheurs ont étudié la stratigraphie de cette zone c'est-à-dire l’amoncellement de différentes couches de sédiments, comparables à ce qu’on voit sur Terre dans nos océans. Des sédiments amenés par l’eau, et qui à force d’être creusés forment des crêtes. Les scientifiques ont ainsi pu montrer qu’un littoral était présent il y a 3.5 milliards d’années.

La Méthode scientifique
58 min

En ce début de mois sans tabac, à quel âge faut-il arrêter de fumer pour limiter les risques de mortalité ?

C’est-à-dire quand arrêter la cigarette pour que plus tard, ancien fumeur et non-fumeur aient le même risque de mortalité. Pour le savoir, les chercheurs américains ont étudié 550.000 personnes, entre 1997 et 2019, en déterminant leur statut tabagique, et en suivant l'occurrence de décès.

Résultat : arrêter de fumer relativement tôt permet de limiter les excès de mortalité. On le savait mais cette étude donne un âge - 35 ans. C'est-à-dire que les fumeurs ayant arrêté avant 35 ans ont les mêmes taux de mortalité que les non-fumeurs.

Il y a tout de même certaines limites à l’étude, car le statut tabagique n’est étudié qu’une fois, donc certains ont pu commencer ou s’être arrêté sans que l’étude ne le prenne en compte. Mais les auteurs expliquent que la détermination de cet âge pourrait motiver encore un peu plus celles et ceux qui souhaitent arrêter de fumer. Et bien sûr, après 35 ans rien n’est pas perdu, l’étude montre qu’arrêter plus tard permet aussi de limiter le risque de mortalité, mais simplement moins fortement qu’avant 35 ans.

La Méthode scientifique
59 min

Les chats perçoivent quand leurs propriétaires s’adressent à eux

Cette capacité est bien étudiée chez le chien mais peu chez le chat. Une équipe de recherche de l’école vétérinaire de Maison Alfort a enregistré la voix de seize de ses étudiants propriétaires de chat. Les voix devaient s’adresser soit au chat, en l’appelant par leur prénom, ou en leur demandant s’il voulait manger ou jouer, soit à un autre être humain. La même chose a été réalisée cette fois avec un “étranger”, et une autre fois en changeant de ton. Et pour chacune de ces conditions, les scientifiques ont observé des changements de comportements des chats : les mouvements d’oreille, de queue ou la dilatation des pupilles, signe d’une réaction.

Résultat, la majorité des chats, 10 sur 16, réagissent à la voix de leur maître quand elle leur est adressée. La même proportion de chat a aussi réagi en entendant la voix de leur propriétaire parler à un autre humain, mais les animaux se sont peu à peu désintéressés. Et aucune réaction n’a été observée lorsqu’il s’agissait d’un étranger. Donc les chats réagissent spécifiquement au discours qui leur était adressé lorsqu’il s’agit de la voix de leur humain.

Il s’agit d’une petite étude, car 16 chats représentent un petit échantillon. Mais si les chats perçoivent bien votre voix et le fait que vous vous adressiez à eux, cela signifie qu'ils choisissent parfois délibérément de vous ignorer.

La Méthode scientifique
58 min

Merci à Julien Clavel pour ses précieuses explications

Pour aller plus loin

L’étude sur l’évolution des mammifères placentaires (Science, en anglais)

L’évolution des mammifères a ralenti au cours des 66 derniers millions d’années (CNRS)

L'étude sur l'océan de Mars (Journal of Geophysical Research: Planets, en anglais)

L'étude sur les chats (Nature Animal Cognition, en anglais)

Les chats s’intéressent à ce que leur maître leur dit (Le Figaro)

Mars : découverte de preuves solides d’un ancien océan (Trust My Science)

L’étude sur la mortalité et le statut tabagique (JAMA, en anglais)

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