La culture phallocrate et la société patriarcale qui caractérisent ces collectivités placent "La" femme comme garante de l’honneur de l’homme, comme cela a été et reste le cas à travers le monde. De ce fait, les femmes violées sont tenues responsables de l’opprobre infligé au couple marié ainsi qu’à toute la famille.
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Les garçons nés du viol et rentrés à la maison avec leur mère sont eux aussi mal reçus, parfois d’autant plus maltraités ou considérés comme des êtres maléfiques qu’ils sont bien avant l’âge adulte exclus de la communauté des hommes. Violer une femme renvoie en effet à déshonorer à la fois son père, son frère, son mari, les hommes de la communauté tout entière qui ressentent ce drame comme une perte d’autorité, une impuissance à protéger les femmes, deux attributs essentiels à la reconnaissance de la qualité d’homme et qui viennent parfois s’ajouter à la ruine matérielle.
Quand j’ai compris que je n’avais plus rien, tous mes biens pillés par les rebelles, ma femme détruite et moi-même désormais incapable de faire l’acte sexuel, c’est comme si le monde s’arrêtait, ma femme ne cesse de dire que je ne suis plus un homme. En réalité, je ne le suis plus
Dans ce cadre, la réaction du mari, de la famille et de la communauté va souvent dans le sens d’une stigmatisation et d’un rejet de la victime plutôt que dans celui du soutien et des encouragements à cette dernière.