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Violences sexuelles dans l'Église: 11 évêques ou anciens évêques "mis en cause"

Le président de la Conférence des év^ques de France, Éric de Moulins-Beaufort, le lundi 7 novembre à Lourdes.

Le président de la Conférence des év^ques de France, Éric de Moulins-Beaufort, le lundi 7 novembre à Lourdes. - Charly Triballeau / AFP

Les anciens évêques de Créteil et de Bordeaux, Michel Santier et Jean-Pierre Ricard, figurent dans cette liste de mis en cause.

Onze évêques ou anciens évêques ont été "mis en cause" devant la justice civile ou la justice de l'Église pour des signalements, a annoncé lundi le président de la Conférence des évêques de France Éric de Moulins-Beaufort lors d'un point presse à Lourdes.

Parmi ces personnalités figurent l'ancien évêque de Créteil, Monseigneur Michel Santier - sanctionné en 2021 par le Vatican - et l'ancien évêque de Bordeaux Mgr Jean-Pierre Ricard. Ce dernier a reconnu une conduite "répréhensible" sur une mineure il y a 35 ans, a ajouté le président de la CEF.

"Il y a aujourd'hui six cas d'évêques qui ont été mis en cause devant la justice de notre pays ou devant la justice canonique (droit de l'Église, ndlr)", a déclaré le président de la CEF.

"Deux autres, qui ne sont plus en fonction, font l'objet d'enquêtes aujourd'hui de la part de la justice de notre pays après des signalements faits par un évêque et d'une procédure canonique", a-t-il encore souligné. Un troisième fait l'objet d'un signalement au procureur auquel aucune réponse n'a été donnée à ce jour et a reçu du Saint-Siège des mesures de restriction de son ministère".

"Soutenir les victimes"

Sans entrer dans les détails, Éric de Moulins-Beaufort a insisté "sur la grande diversité des situations, des faits commis ou reprochés". "Si l’Église est faite de pêcheurs, elle doit veiller à ce que ces pêcheurs n’usent pas de leur statut ecclésial pour faire du mal et atteindre particulièrement des personnes fragiles ou rendues vulnérables", a déclaré Éric de Moulins-Beaufort. "Elle doit accompagner les éventuels coupables avec miséricorde mais aussi avec justice".

"Elle doit aussi et surtout commencer par protéger les jeunes et les moins jeunes et soutenir ceux et celles qui auraient été victimes en sein", a-t-il ajouté.

Les évêques étaient réunis à huis clos depuis le jeudi 3 novembre à Lourdes pour travailler à des "propositions concrètes" afin d'améliorer la transparence dans les mesures prises à l'encontre de clercs. Le sujet n'était initialement pas prévu au programme de cette assemblée plénière qui rassemble les quelque 120 membres de la Conférence des évêques de France (CEF) jusqu'à mardi.

Un an après la publication du rapport de la Commission Sauvé sur l'ampleur de la pédocriminalité dans l'institution, de nouvelles révélations, mi-octobre sur l'ancien évêque de Créteil Michel Santier, ont créé de la colère parmi des victimes et chez des fidèles, qui ont dénoncé "le silence" des évêques autour de cette sanction.

Jeudi, un message du pape relayé par le secrétariat général de la Conférence des évêques de France avait relayé un message du pape François: "L'Église de France est une nouvelle fois bouleversée par le drame des abus de la part de ses pasteurs", a écrit le pape, invitant "par ailleurs les évêques à ne pas se décourager mais à persévérer dans les efforts".

MLR avec AFP