Iran : un prisonnier pendu alors qu’il était déjà mort

Condamné à mort, l’homme avait été préalablement tué par des agents pénitentiaires au cours d’une altercation. Il a quand même été pendu, indique une ONG.

Un homme condamné pour des infractions liées à la législation des stupéfiants a été pendu en Iran alors qu’il avait été préalablement tué par des agents pénitentiaires, a indiqué une ONG ce lundi. Illustration. Picture Alliance/Icon Sport
Un homme condamné pour des infractions liées à la législation des stupéfiants a été pendu en Iran alors qu’il avait été préalablement tué par des agents pénitentiaires, a indiqué une ONG ce lundi. Illustration. Picture Alliance/Icon Sport

    Emprisonné et condamné à mort pour des infractions à la législation sur les stupéfiants, Nematullah Barahui a été pendu en Iran alors qu’il avait été préalablement tué par des agents pénitentiaires, a indiqué une ONG ce lundi.

    L’homme devait être pendu ce dimanche avec un autre homme, condamné pour les mêmes infractions, dans la prison de Zahedan, située au Sistan-Baloutchistan, une province du Sud-Est, selon l’ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège. Mais alors qu’il avait été tué lors d’une altercation avec les gardiens de la prison, il a quand même été pendu pour éviter tout problème à ces derniers, a poursuivi l’IHR.

    D’après le site d’information Halvash, qui suit les événements au Sistan-Baloutchistan et dans la minorité sunnite d’Iran, le condamné, réveillé aux aurores dimanche pour être exécuté, a résisté face aux agents pénitentiaires, qui l’ont frappé au cou « avec un objet tranchant ».

    Il avait trois filles, mais sa famille n’avait pu le rencontrer depuis plusieurs années qu’il était en détention, selon Hal Vash. Les autorités iraniennes n’ont pas confirmé l’information et l’exécution n’a pas été rapportée par les médias iraniens, comme c’est habituellement le cas pour les pendaisons dans le pays.

    Plus de cent personnes tuées dans cette province depuis la fin septembre

    Au moins 462 personnes ont été exécutées cette année en Iran, le deuxième pays au monde en termes d’application de la peine capitale derrière la Chine, selon l’IHR. Des représentants de la minorité baloutche, sunnite, et des ONG dénoncent depuis longtemps le nombre disproportionné d’exécutions de membres de cette ethnie par ailleurs largement discriminée.

    La province a été l’un des points chauds des manifestations qui secouent l’Iran depuis plus d’un mois. D’après l’IHR, plus de cent personnes ont été tuées par les forces de sécurité au Sistan-Baloutchistan depuis le 30 septembre.

    Fin juillet, Amnesty International et une autre ONG ont dénoncé la « frénésie d’exécutions » de Téhéran. « L’appareil d’État procède à des homicides à grande échelle à travers le pays dans le cadre d’une odieuse offensive contre le droit à la vie », ont-elles déploré.