Les fans de football seront surveillés pendant la Coupe du monde 2022 au Qatar. Plus de 15 000 caméras biométriques seront actives durant la compétition sportive dans les huit stades et dans les rues de Doha.

Caméras biométriques : une nouvelle norme pour les événements sportifs ?

Pour Niyas Abdulrahiman, responsable des technologies de l’événement mondial, « ce que vous voyez ici, c’est l’avenir de l’exploitation des stades. Une nouvelle norme, une nouvelle tendance dans l’exploitation des sites, c’est la contribution du Qatar au monde du sport ». En réalité, les organisateurs de la Coupe du monde 2022 au Qatar ne sont pas les seuls à déployer des caméras biométriques pour surveiller les supporters de football.

Au cours des dernières années, les clubs et les stades d’Europe ont aussi introduit ces technologies de sécurité et de surveillance. Au Danemark, par exemple, le stade Brøndby utilise la reconnaissance faciale pour la vérification des billets depuis 2019. Même chose aux Pays-Bas, où les caméras biométriques permettent d’accorder l’accès au stade Goffert. En France, le FC Metz, a « brièvement expérimenté un dispositif de reconnaissance faciale pour identifier les supporters interdits d’accès au stade Saint-Symphorien ».

Certains clubs, comme le Valencia CF, ont signé un accord avec la société de biométrie FacePhi. Cette entreprise développe une technologie qui permet aux supporters d’entrer dans le stade à l’aide d’un QR Code disponible directement sur l’application mobile du club de football. Certains experts dans les technologies biométriques émettent des doutes quant à la fiabilité de ces dispositifs. En effet, au cours des dernières années, certaines technologies biométriques ont fait des erreurs.

Lors de la finale de la Ligue des champions 2017 à Cardiff, le système a identifié par erreur « plus de 2 000 personnes comme de possibles criminels ». Le système avait alors été banni mais vient de faire son retour dans certains stades anglais. Les caméras biométriques sont omniprésentes et s’imposent comme une nouvelle norme pour l’infrastructure des stades. La Commission européenne pourrait cependant décidé d’interdire les technologies de reconnaissance faciale dans les lieux publics au sein de l’Union.

Aux États-Unis, l’administration Biden a proposé un projet de loi pour réglementer l’intelligence artificielle mais de nombreux analystes le jugent comme inefficace. Le texte ne contient vraisemblablement pas d’interdiction claire des déploiements technologiques les plus controversés, comme l’utilisation de la reconnaissance faciale pour la surveillance de masse.

Pour la Coupe du monde 2022 au Qatar, les supporters de football seront invités à télécharger une application qui permettra aux organisateurs d’accéder aux données contenues dans leur smartphone. En l’absence d’une réglementation mondiale, la tendance est à la dérive technologique.