POLITIQUE - Une semaine après la tumultueuse séance de questions au gouvernement, Marine Le Pen recadre ses troupes. Lors de la réunion du groupe RN à l’Assemblée ce mardi 8 novembre, la cheffe de file du parti d’extrême droite a rappelé à ses députés leur « devoir de responsabilité », comme l’a rapporté son entourage. « Chaque mot doit être pesé », a-t-elle insisté, quelques jours après l’exclusion temporaire du député RN Grégoire de Fournas.
Le député de Gironde avait lancé jeudi dernier « qu’il retourne en Afrique » (plusieurs députés affirmant même avoir entendu « retourne en Afrique ») lors d’une intervention de l’élu noir LFI Carlos Martens Bilongo, qui s’exprimait sur le « drame de l’immigration clandestine ».
« Je ne veux pas passer la totalité des émissions à commenter des tweets », a également lancé en réunion de groupe celui qui a été élu samedi 5 novembre président du Rassemblement national Jordan Bardella, selon son entourage, après que Grégoire de Fournas a supprimé plusieurs tweets racistes.
Marine le Pen se dit garante de la « ligne sociale » du RN
Interrogée par BFMTV sur les dissensions entre ses amis historiques du Pas-de-Calais et le nouveau président du RN Jordan Bardella, Marine Le Pen, a en outre rappelé qu’elle était « la tenante de la ligne sociale du Rassemblement national ». En effet, mis à l’écart des instances du parti par Jordan Bardella, le député du Pas-de-Calais Bruno Bilde et le maire d’Hénin-Beaumont Steeve Briois accusent le tout nouveau président, Jordan Bardella, de faire revenir le parti à une ligne identitaire et « droitarde ».
« Pardon, la tenante de la ligne sociale du Rassemblement national, c’est moi, d’accord ? C’est ma ligne, je la défends depuis 2002 et par conséquent il n’y a pas plus attaché à ce que cette ligne perdure que moi-même », a réagi la présidente du groupe RN à l’Assemblée sur BFMTV.
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D’après la double finaliste de la présidentielle, les deux élus nordistes accusent le tout nouveau président, Jordan Bardella, de faire revenir le parti à une ligne identitaire et « droitarde », alors qu’ils ont eux-mêmes œuvré auprès de Marine Le Pen à la dédiabolisation du RN, désormais sur une ligne davantage « ni droite ni gauche ».
« Ces inquiétudes ne sont pas légitimes mais il n’y a que le temps qui pourra rassurer », a commenté Marine Le Pen, assurant que l’intérim de l’eurodéputé à la tête du RN depuis un an avait elle-même « fini de (la) convaincre ». « Steeve et Bruno sont des compagnons de route, on a beaucoup travaillé, beaucoup souffert, beaucoup œuvré ensemble », a-t-elle rappelé, déplorant une « mésentente personnelle » avec Jordan Bardella.
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