Comment le champion cycliste Gino Bartali est-il devenu un "juste parmi les nations" ?

Gino Bartali (1914-2000), cycliste italien, le roi de la montagne qui remporta le Tour de France en 1938 - Fulgur Photo-Press. Auteur inconnu - Collection SPAARNESTAD PHOTO
Gino Bartali (1914-2000), cycliste italien, le roi de la montagne qui remporta le Tour de France en 1938 - Fulgur Photo-Press. Auteur inconnu - Collection SPAARNESTAD PHOTO
Gino Bartali (1914-2000), cycliste italien, le roi de la montagne qui remporta le Tour de France en 1938 - Fulgur Photo-Press. Auteur inconnu - Collection SPAARNESTAD PHOTO
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Qui était Gino Bartali ?

Du 30 juin au 25 juillet 1948, les Français ont suivi avec passion la bataille qui a opposé, sur les routes de France, Louison Bobet - héros national du moment – au champion italien, Gino Bartali. Bien que Bobet ait porté le maillot jaune pendant plus d'une semaine, il n'a fini que quatrième de ce tour remporté haut la main par Bartali. Ce dernier ayant déjà gagné le Tour de France dix ans plus tôt, Le Petit Parisien du 2 août 1938 lui avait alors consacré un long article illustré d'une photo qui commençait ainsi : "Qui est Gino, Gino le pieux, Gino le simple, Gino le champion, le roi de la montagne" ?

Mais d'où lui venait ce surnom de "Gino le pieux" ?

C'est en 1937, lors de sa première participation au tour de France, qu'il avait été désigné ainsi par les journalistes. Ce fils de terrassier, né en 1914 dans une petite commune située près de Florence, s'était fait remarquer par une foi chrétienne, frisant le mysticisme. Les journalistes racontèrent que "les soirs d'étapes, il méditait sur la vie de Sainte-Catherine de Sienne et les jours de repos, il allait à la messe". En 1938, après avoir remporté son premier Tour de France, il se rendit à la basilique Notre-Dame-des-Victoires pour y déposer une gerbe au pied de la statue de Sainte-Thérèse. Etant donné qu'à cette époque déjà le sport était un instrument aux mains des régimes nationalistes, Mussolini chercha à exploiter la gloire de ce champion italien à des fins de propagande. Mais les convictions religieuses de Bartali l'incitèrent à refuser d'être l'ambassadeur du fascisme.

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Le sport, un instrument aux mains des régimes nationalistes

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il répondit favorablement à l'appel de son ami le Cardinal Elia Dalla Costa qui lui avait demandé de l'aide pour acheminer des faux papiers vers les couvents de la région où étaient cachés des Juifs. Prétextant la nécessité de s'entraîner tous les jours, Gino Bartali quittait régulièrement son domicile florentin pour se rendre à Assise (en Ombrie), mais aussi à Gênes et dans les Abruzzes, ce qui représentait des trajets de plus de 350 kms aller-retour. En dissimulant de fausses cartes d'identité dans la potence ou la selle de son vélo, Gino Bartali apporta une aide précieuse au réseau de résistance conduit par le rabbin,  Nathan Cassuto. (...)

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