BFMTV
Société

Pour lutter contre les vols à répétition, des commerçants affichent leurs clients pris en flagrant délit

Pour dissuader de potentiels voleurs, de nombreux commerces mettent à leur entrée des photos de clients pris en flagrant délit. Un acte pourtant illégal et puni par la loi.

La fin justifie-t-elle les moyens? Pour empêcher les vols dans sa boutique de vêtements à Forbach, en Moselle, Jennyfer a décidé de publier sur les réseaux sociaux les images d'une de ses clientes captées par la vidéo-surveillance. En octobre, cette femme a volé en quelques secondes pour près de 500 euros de vêtements.

Jennyfer a porté plainte, mais en vain. Excédée, elle a diffusé les images de vidéo-surveillance sur Facebook. Un acte illégal.

"Parce que elle, c'est légal de voler? Mon but, c'est de dissuader les vols. Je n'ai pas envie de faire justice moi-même. Mais bon, si ça continue comme ça, ça va être comment à Noël?", s'interroge-t-elle au micro de BFMTV.

"Il y a des réseaux bien organisés"

En plus des réseaux sociaux, certains commerçants affichent des photos de potentiels voleurs à l'entrée de leurs établissements. C'est le cas d'un supermarché de quartier à Paris.

"On a eu écho du voisinage qui les a vu voler dans notre magasin. Donc on a décidé de mettre ces affiches, comme ça les clients savent qui c'est", explique le gérant.

Pourtant, cette pratique peut parfois avoir l’effet inverse. Car au-delà du non-respect de la présomption d’innocence ou de la protection de la vie privée, ces commerçants justiciers entravent aussi les enquêtes en cours.

"Il y a des réseaux bien organisés sur le vol à l'étalage. Parfois, prendre cette initiatve malheureuse va empêcher les collègues d'investiguer car quand ils vont voir les affiches, les voleurs vont prendre l'affiche ou changer de secteur", explique à BFMTV Jérôme Jimenez, syndicaliste Unsa Police.

Surtout que l'atteinte à la vie privée par la diffusion d’images est passible d’un an de prison et 45.000 euros d’amende.

Alexia Prunier avec Ariel Guez