La SNCF et la RATP jouent la carte de la sobriété énergétique

Premier consommateur industriel d'électricité de France, la SNCF met en place un plan d'actions afin de réduire sa consommation d'énergie de 10% d'ici 2024. La RATP se focalise sur les périodes de forte consommation électrique durant lesquelles elle réduira fortement la sienne.
Comme d'autres, la gare Bordeaux Saint Jean verra la température limitée dans le cadre du plan de sobriété énergétique de la SNCF.
Comme d'autres, la gare Bordeaux Saint Jean verra la température limitée dans le cadre du plan de sobriété énergétique de la SNCF.

A l’heure où le gouvernement invite les Français et les entreprises à réduire leur consommation d’énergie, on ne compte plus les entreprises liées au voyage d’affaires mettant en place un plan de sobriété, et notamment dans les transports, l’hébergement ou le Mice à l’image dernièrement de la SNCF, de la RATP, de la chaîne hôtelière Best Western, d’agences évènementielles et de lieux de congrès.

Premier consommateur industriel d’électricité de l’Hexagone avec ses 15 000 trains roulant chaque jour, la SNCF est aux avant-postes de cette politique avec l’ambition de réduire sa consommation énergétique de 10% d’ici 2024, dont 7% dès 2023. La compagnie ferroviaire va ainsi renforcer des actions déjà initiées comme l’éco-conduite, qui vise à piloter plus finement les rames afin d’éviter un surcroît de consommation d’énergie dans les phases d’accélération et de ralentissement des trains. La SNCF évalue l’économie réalisée à 750 GWh d’ici 2025, soit « la consommation électrique annuelle de 340 000 Français« , l’équivalent d’une ville comme Nice.

D’autres mesures peuvent jouer comme l’équipement des rames en compteurs d’énergie, la réduction de l’intensité lumineuse, du chauffage, de la climatisation… Comptant pour 16% de sa consommation d’énergie, les nombreux bâtiments de l’entreprise ne sont pas oubliés avec un chauffage à 19 degrés en hiver pour les bureaux. En ce qui concerne les gares, la température sera limitée à 11 degrés dans les halls et à 16 degrés pour les salles d’attente des gares. Également prévues, l’extinction des vitrines des commerces la nuit et la régulation de l’éclairage accompagnée d’un passage aux LED quand cela n’a pas déjà été fait… Sans oublier un retour du télétravail pour certains collaborateurs. Après ces actions aisément réalisables, la baisse de 3% annoncée dans la seconde phase en 2024 nécessitera de plus lourds investissements afin d’engager des travaux de rénovation destinés à mieux isoler thermiquement les bâtiments.

Moins chaud dans les gares SNCF, moins de publicité à la RATP

La RATP a de son côté signé la charte EcoWatt de l’Ademe et de RTE, s’engageant à limiter sa consommation électrique en période de pic afin d’éviter les coupures du système. Et de détailler les mesures envisagées comme un décalage de la recharge des bus et véhicules électriques, l’arrêt de l’éclairage des panneaux publicitaires dans les gares et stations, l’incitation des voyageurs à faire de même via des alertes sur les applications RATP, Mappy et Bonjour !

D’autres préconisations apparaissent plus anecdotiques comme celles de préférer les escaliers à l’utilisation des ascenseurs ou de ne pas recharger son ordinateur PC pendant les périodes de pointe dites EcoWatt Rouge… Marie-Claude Dupuis, directrice de la stratégie, du développement durable et de l’immobilier à la RATP, rappelle que la régie est engagée « depuis de nombreuses années dans une politique de sobriété énergétique, première entreprise de transport à avoir obtenu la certification ISO 50001 pour son management de l’énergie« .