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En Algérie, pour les militants des droits humains, l’exil ou la prison

Les militants Saïd Salhi, Aïssa Rahmoune et Salah Dabouz ont fui en France et en Belgique pour échapper à l’emprisonnement et sauver leur vie. Ils racontent au « Monde » ce qui les a poussés à partir alors que l’Algérie passe son Examen périodique universel au Conseil des droits de l’homme, à Genève.

Par  et  (Belgique, envoyés spéciaux)

Publié le 11 novembre 2022 à 05h30, modifié le 11 novembre 2022 à 11h52

Temps de Lecture 12 min.

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Saïd Salhi chez lui en Belgique, le 8 novembre 2022.

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Même lui est parti. Lui qui a été de toutes les manifs, de toutes les marches, de toutes les luttes. Lui qui prenait le micro pour dénoncer le système, les arrestations perpétuelles de militants, les tortures en prison… Saïd Salhi, emblématique vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) a fui son pays, sans bruit, le 23 juin. « Je n’avais jamais pensé quitter l’Algérie », souffle-t-il.

C’est dans un coin perdu de Belgique, entouré de noisetiers et de rosiers, qu’il a trouvé « la paix » avec son épouse et ses deux enfants (pour des questions de sécurité, les noms des villes où résident les témoins ne sont pas divulgués). Le quotidien y est enfin plus serein, mais « l’exil est un arrachement », déclare-t-il avec mélancolie. Ses filles n’ont pu prendre qu’un souvenir de leur vie passée au moment de dire au revoir à Béjaïa, la capitale de la Petite Kabylie. Des photos de famille pour l’une ; un jouet pour l’autre. Il s’agissait de ne pas éveiller la curiosité de la police aux frontières. Et de partir comme en vacances, une petite valise sous le bras.

Alors que, vendredi 11 novembre, l’Algérie passe son Examen périodique universel (EPU) au Conseil des droits de l’homme à Genève, où est évaluée la situation des Etats membres des Nations unies, les ONG algériennes dénoncent un recul sans précédent des libertés dans le pays. Saïd Salhi est le symbole de ce recul et d’« une saignée que vit l’Algérie en ce moment, reconnaît Hakim Addad, cofondateur du Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ), qui a dû, lui aussi, quitter le pays pour la France, en décembre 2020. Journalistes, magistrats, avocats et militants des droits humains partent ou tentent de partir. La fermeture et la répression sont telles que plus rien n’est faisable sans risquer l’arrestation, alors nous nous exilons pour parler et agir d’ailleurs. »

« Il faut continuer le combat »

En Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie, au Canada, en Espagne et en France, bien sûr. Avec un visa étudiant ou de tourisme, ou, faute de l’obtenir, en prenant un bateau pour rejoindre les côtes ibériques (selon Frontex, plus de 13 000 Algériens sont entrés illégalement en Espagne depuis le début de l’année). Selon l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), en 2021, 1 514 demandes d’asile ont été déposées par des ressortissants algériens, 139 ont reçu la protection. Sur les neuf premiers mois de 2022, 901 demandes d’asile ont été recensées.

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