Nord-Kivu : début du procès en flagrance d'un militaire poursuivi pour meurtre d'un enfant à Butembo

Photo d'illustration
Photo de l'audience en flagrance à l'auditorat militaire de Butembo/Ph. ACTUALITE.CD

Début ce lundi 14 novembre à Butembo (Nord-Kivu) du procès en flagrance d'un militaire poursuivi pour meurtre d'un enfant samedi soir dans la ville.

L'audience se tient dans la cour de l'auditorat militaire de Butembo. Elle a été consacrée, ce premier jour, à l'identification du prévenu, le caporal Echoni Angwi Papy, l'instruction du dossier ainsi que l'audition des témoins. 

Le ministère public poursuit le prévenu pour quatre chefs d'accusation à savoir : meurtre, violation de consigne, abandon de poste et perte d'arme.

A en croire le ministère public, toutes ces infractions ont été commises alors que le caporal Echoni Angwi Papy a ouvert le feu samedi soir, tuant  Chérubin Muhindo, 7 ans révolus, un enfant qui vendait des divers sur la route, au rond-point Cathédrale.

Pour le prévenu, les balles qui ont atteint le défunt sont sorties par mégarde alors qu'il tentait de faire face à un groupe des conducteurs de taxi moto qui voulaient, d'après lui, lui ravir son arme puis le lyncher. Ceci après qu'il s'est disputé avec un conducteur de taxi qui ne voulait par l'amener en destination convenue.

Des  propos soutenus par ses avocats conseils. Ils  justifient la position de leur client   par le climat de méfiance qui caractérise aujourd'hui le rapport entre les services de sécurité et la population, "pire encore des motards". Un climat à la base des tensions régulièrement vécues entre forces de l'ordre et populations  ces derniers temps en ville de Butembo, ont-ils expliqué.

Des arguments rejetés par le ministère public qui a évoqué  le mécanisme de déclenchement d’une arme du type AK 47 qui n'est pas du tout automatique qu'on le croyait et l'analyse des parties du corps touchées, notamment la tête et l'abdomen.

"Un militaire ne se promène pas avec une arme  prête  à tirer, au regard des normes et principes qui régissent l’Armée", a-t-il rétorqué. 

Face au flou entretenu au sujet du lieu où s’était réellement déroulé le drame, le tribunal militaire a suspendu l’audience pour une descente sur le terrain. Sur place, certains témoins oculaires ont été interrogés. Parmi eux, la mère biologique du défunt qui a décrit au tribunal les circonstances du meurtre de son fils aîné.

Après cette étape, l’audience  a été renvoyée à mardi. Il sera question de la poursuite de l’instruction, des plaidoiries ainsi que la conclusion pour éclairer le tribunal appelé à dire le droit.

Lire aussi : RDC:  d'un enfant déplacé à Butembo, le parlement d'enfants plaide pour un  procès en flagrance 

Claude Sengenya