Quel est votre parcours ?

Quand j’ai été diplômée de Télécom SudParis, en 2011, le numérique transformait déjà en profondeur la société. Je me suis spécialisée en cybersécurité. J’ai commencé par travailler dans une entreprise où je mettais en place l’architecture réseau des systèmes d’information. Puis, à mesure que je gagnais en expérience, j’ai eu une casquette plus « conseil » et je suis arrivée chez Orange en tant que consultante en 2016. Six ans plus tard, je m’apprête à gérer une équipe de 60 personnes.

À quoi ressemble votre quotidien d’experte en cybersécurité ?

On ne s’ennuie pas ! On accompagne nos clients dans la compréhension des risques de cybersécurité, on réalise des audits pour certifier la conformité de leurs systèmes d’information avec les standards en vigueur, on intervient dans la gestion de crise au moment des cyberattaques…

Pour quels types de client·es ?

Notre métier est strictement encadré par la confidentialité. Mais, sans trop en dire, nos services sont autant sollicités par de petites mairies que de grands groupes industriels ou des banques. Comme ces structures n’ont pas les mêmes besoins ni les mêmes systèmes informa-tiques, nous devons faire preuve de polyvalence. C’est un aspect qui me plaît dans ce métier.

Quels sont les attraits de votre métier ?

Il y a toujours des challenges techniques à relever. On doit faire notre propre veille technologique, nous former pour ne pas prendre de retard sur un savoir technique en perpétuelle évolution. L’enjeu est de taille puisqu’on comptabilise une attaque ransomware toutes les dix secondes. Nos interventions sont utiles pour les entreprises soucieuses d’éviter les rançons et le vol de données, mais aussi pour les citoyen·nes qui bénéficient quotidienne-ment des téléservices dont nous façonnons la sécurité.

Quelle place occupent les femmes dans la cybersécurité ?

Dans ma propre équipe, nous sommes quatre femmes sur dix. À mes débuts dans le monde professionnel, j’étais la seule experte technique de mon bureau. Les clients chez qui je travaillais semblaient étonnés de me voir arriver. Aujourd’hui, les choses évoluent un peu… ou bien c’est moi qui prête moins d’attention à ces regards interroga-teurs. J’ai construit ma légitimité en fournissant beaucoup plus d’efforts que les hommes. Quand j’y repense, ce qui me manquait à l’époque, c’était des modèles de femmes auxquelles j’aurais pu m’identifier. J’étais ambitieuse mais je craignais le plafond de verre. C’est pourquoi j’interviens désormais en milieu scolaire pour donner la parole aux femmes et encourager les jeunes filles à embrasser une carrière dans la tech.