Véronique Devise : "Les personnes qui souffrent de la pauvreté sont encore plus pauvres aujourd'hui"

Véronique Devise, présidente du Secours Catholique - Gaël Kerboal / Secours catholique
Véronique Devise, présidente du Secours Catholique - Gaël Kerboal / Secours catholique
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Véronique Devise, présidente du Secours Catholique - Gaël Kerboal / Secours catholique
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Véronique Devise, présidente du Secours catholique, est l'invitée du 6h20 de France Inter ce jeudi. L'association présente son rapport annuel sur la pauvreté en France. Elle constate la dégradation de la situation des pauvres, aggravée par la crise sanitaire et l'inflation.

En 2021, les bénévoles du Secours catholique ont accueilli près d'un million de personnes. Dans son rapport publié ce jeudi, l'association pointe une hausse de leurs difficultés. "La pauvreté s'est aggravé en un an, les personnes qui souffrent de la pauvreté sont encore plus pauvres aujourd'hui", note Véronique Devise, la présidente du Secours catholique. "Elles ont beaucoup de souffrances et de privations et veulent absolument s'en sortir."

Sur le million de personnes accueillies en 2021, "la moitié sont des enfants", relève Véronique Devise. "Les familles ont toujours été touchées par la pauvreté mais là, c'est vraiment important." Par ailleurs, "ce qu'on a remarqué dans les nouvelles pauvretés, ce sont les personnes qui travaillent ou qui étaient dans des emplois précaires et qui se sont retrouvées en difficulté pendant la pandémie et ne pouvaient plus faire face à leurs charges".

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"S'il y a une volonté politique, il y a une possibilité d'éradiquer la pauvreté"

Durant la crise sanitaire et la crise économique qui en a découlé, le Secours catholique a pu toutefois observer une "bonne nouvelle", l'efficacité des politiques publiques. "Le gouvernement savait que la pauvreté se trouvait au niveau des familles, notamment monoparentales, et a mis en place des aides ponctuelles pendant le Covid", explique Véronique Devise. "Ce que ça nous enseigne, c'est que finalement, quand on aide les familles, elles viennent beaucoup moins chez nous pour nous demander de l'aide. Ça veut dire que quand les politiques sont ciblées, quand il y a une volonté politique de sortir les personnes de la pauvreté, c'est possible. C'est une bonne nouvelle mais on aimerait que ce soit plus structurel. S'il y a une volonté politique, il y a une possibilité d'éradiquer la pauvreté."

Parmi les préconisations de l'association figurent la hausse des minima sociaux pour suivre l'inflation et la rénovation des logements dits "passoires thermiques".

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