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Le magazine Valeurs Actuelles condamné en appel pour injure raciste contre Danièle Obono

Le directeur de Valeurs actuelles et un de ses journalistes ont été condamnés en appel à une amende de 1 000 euros avec sursis pour injure publique à caractère raciste envers la députée Danièle Obono.

Temps de lecture: 3 min

Le directeur de Valeurs actuelles (VA), Erik Monjalous, et un journaliste de l’hebdomadaire, Laurent Jullien, ont été condamnés jeudi en appel à Paris à une amende de 1 000 euros avec sursis pour injure publique à caractère raciste envers la députée LFI Danièle Obono.

Ils sont également condamnés par la cour d’appel à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à Mme Obono ainsi qu’un euro symbolique pour les associations s’étant constituées parties civiles auprès de la députée.

« En condamnant la rédaction de Valeurs Actuelles pour son infâme article ‘Obono l’Africaine’ qui avait choqué la France entière l’année dernière, la cour d’appel de Paris met un coup d’arrêt à la diffusion des discours racistes et xénophobes tenus par la droite extrême et l’extrême droite », a réagi Danièle Obono dans un communiqué. « Cette nouvelle décision (...) est une validation et un encouragement à continuer le combat contre le racisme sous toutes ses formes et expressions », a-t-elle ajouté.

Ces peines sont néanmoins inférieures à celles prononcées en première instance : en octobre 2021, Erik Monjalous et Laurent Jullien avaient été condamnés à une amende de 1 500 euros chacun et à verser 5 000 euros de dommages et intérêts à Mme Obono, de même que le directeur de la rédaction de VA, Geoffroy Lejeune. Jeudi, Geoffroy Lejeune a été relaxé de toutes les poursuites à son encontre.

Représentée avec un collier de fer au cou

En août 2020, le magazine avait publié un récit de sept pages intitulé « Obono l’Africaine », où il racontait comment l’élue de Paris née au Gabon, dépeinte en esclave, expérimentait « la responsabilité des Africains dans les horreurs de l’esclavage » au XVIIIe siècle.

L’article, accompagné de dessins représentant la députée collier en fer au cou, avait été condamné unanimement par toute la classe politique, le président Emmanuel Macron en tête.

A la barre de la cour d’appel, l’élue était venue dire qu’elle ressentait « toujours un certain inconfort » depuis cette affaire. « Les références des images, les justifications qui sont faites autour, je ressens toujours l’injustice qui m’a été faite et l’humiliation que cela a été », avait-t-elle déclaré.

L’auteur de l’article, Laurent Jullien, avait quant à lui expliqué que « le principe de cet épisode était de démontrer ce qu’était cet esclavage dans la réalité ».

Dans son réquisitoire, l’avocat général Michel Lernoux avait rappelé que « c’est essentiellement en raison de son origine » que Danièle Obono avait été choisie. Il avait requis 10 000 euros d’amende contre Laurent Jullien, Geoffroy Lejeune et Erik Monjalous.

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