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Libération
Reportage

«On entendait les cris» : dans les geôles et les rues de Kherson, huit mois de terreur

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Arrestations et détentions arbitraires, passages à tabac, torture… Dans la ville ukrainienne, libérée début novembre, les habitants livrent un récit glaçant des exactions russes.
par Morgane Bona, envoyée spéciale à Kherson (Ukraine)
publié le 20 novembre 2022 à 19h21

Derrière le portail de métal gris couronné de barbelés argentés, l’antre du cauchemar des habitants de Kherson. Le 3, rue Teploenerhetykiv était l’un des onze centres de détention d’Ukrainiens, tenus par les forces russes qui ont occupé le territoire durant huit mois et demi. «J’entendais les hurlements lorsque je promenais mes chiens», se souvient un habitant du quartier en passant, avec ses bouledogues, devant le funeste bâtiment de deux étages. Il interroge un des hommes du bureau du procureur : «C’est vrai que les Russes ont repeint les traces de sang sur les murs ?» Le fonctionnaire esquive : «Les investigations sont en cours.»

A l’intérieur, le froid semble avoir figé le chaos. Sur un mur est tagué le mot russe pour «honneur». Plus loin, au rez-de-chaussée, les trois salles d’interrogatoire se succèdent. Si, dans l’une d’entre elles, deux chaises sont toujours fixées au parquet, dans la su

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