Banksy : à Londres, le Street Artiste appelle ses fans à dévaliser une boutique qu’il accuse de plagiat

Banksy : à Londres, le Street Artiste appelle ses fans à dévaliser une boutique qu’il accuse de plagiat
Une boutique Guess à Londres a présenté une représentation de l'œuvre de Banksy dans sa vitrine Capture d'écran du compte Instagram de Banksy

Estimant qu'une boutique Guess de Londres n'avait pas le droit d'utiliser sans son consentement l'une de ses œuvres pour décorer sa vitrine, le Street Artiste Banksy a appelé ses followers sur Instagram à la dévaliser.

Le 19 novembre, le Street Artiste Bansky a interpellé ses followers sur Instagram. La marque de vêtement Guess s’étant approprié une de ses œuvres pour la présenter dans sa boutique de Regent Street, à Londres, l’artiste exaspéré a appelé ses fans à dévaliser le magasin, avec un argument de poids : « Avis à tous les voleurs à l’étalage, rendez-vous s’il vous plaît au Guess de Regent Street. Ils se sont joyeusement servis de l’une de mes œuvres sans mon autorisation, ça me semble donc normal de faire comme eux avec leurs vêtements. » Ce post a été liké par plus de 1,7 million d’internautes.

Un appel à l’infraction

Cette interpellation, qui encourage une infraction, prend le soin de déculpabiliser les futurs voleurs en légitimant cette action de représailles. Puisque la boutique s’est permis d’utiliser sa création sans lui demander son autorisation, sans se soucier ni des droits d’auteur, ni de la propriété intellectuelle, alors pourquoi ne pas l’attaquer en retour ? Le message apparaît sur une photo de la boutique du 160 Regent Street, l’une des plus grandes artères commerçantes de Londres, dont le décor de vitrine reprend, en arrière-plan des mannequins, l’œuvre du graffeur baptisée Flower Thrower. Cette création phare, réalisée en 2003 dans les rues de Jérusalem, représente un jeune homme au visage caché s’apprêtant à lancer un bouquet de fleurs. En découvrant cette publication, la maison Guess n’a pas répondu, mais s’est organisée en conséquence. La vitrine a été protégée et un service de sécurité a été placé devant la boutique, dont les portes sont désormais fermées, rapporte la BBC.

Publication de Banksy sur Instagram, qui appelle ses followers au vol des étalages de la boutique Guess à Londres © Capture d'écran du compte Instagram de Banksy

Publication de Banksy sur Instagram, qui appelle ses followers au vol des étalages de la boutique Guess à Londres © Capture d’écran du compte Instagram de Banksy

Un accord avec Brandalised 

Si la marque n’avait certes pas eu l’autorisation du plus célèbre des artistes anonymes, elle avait toutefois conçu sa nouvelle collection réalisée avec des graffitis de Banksy en collaboration avec la société Brandalised. Cette dernière obtient les droits des graffitis pour s’associer ensuite aux meilleures marques et fabricants, afin de créer des objets abordables pour les fans qui n’ont pas les moyens d’acquérir des œuvres originales. En l’occurrence, cette collection de mode inspirée des œuvres de Banksy se réfère à Flower Thrower, Queen Ziggy, Living the Dream, le Thug for Life Bunny et Flying Balloon Girl.

Banksy, Girl with Balloon, ©️Joshua White, courtesy Sotheby's

Banksy, Girl with Balloon, ©️Joshua White, courtesy Sotheby’s

Paul Marciano, le directeur de Guess, reconnaît combien « les graffitis de Banksy ont eu une influence phénoménale qui résonne dans toute la culture populaire », et considère que « cette nouvelle collection capsule avec Brandalised est une façon pour la mode de montrer sa gratitude ». C’est pourquoi Liz Ward, avocate spécialisée dans les droits d’auteur, considère que Guess « semble s’être légitimement approvisionné en œuvres d’art de Banksy via une tierce partie, à savoir Brandalised, qui affirme avoir les droits de commercialiser et d’utiliser les œuvres de Banksy sur des marchandises ». L’artiste n’était-il pas au courant de cet accord ? Ou bien a-t-il voulu créer une polémique pour faire de la publicité à cette collection ? « En résumé, Banksy devrait poursuivre Brandalised ou Guess pour violation de son œuvre. Cependant, étant donné qu’elle/il veut rester anonyme, cela pourrait bien être impossible », conclut Liz Ward.

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